Activez les Bandha secondaires en saison VATA

La posture à 3 pieds 😂Utthita Parsvakonasana

Bien chère yogini, bien cher yogi,

Bonne journée! J’ai envie de commencer par la fin. Ou bonne soirée, tout dépend de l’heure à laquelle vous me lirez.

Souvenez vous, nous sommes en saison VATA, comment auriez pu l’oublier, je vous en parle dans chacune de mes newsletters depuis la rentrée. La saison est marquée par l’irrégularité du temps au cours de la journée et d’un jour à l’autre (chaud, froid, vent, pluie et tout ça parfois à quelques heures d’intervalle).

L’irrégularité est ce qui caractérise VATA dans son versant déséquilibre

Même si VATA se sent assez stable et droit dans ses bottes, il est très réceptif au contexte ambiant qui vient le bousculer malgré lui. Peut-être avez-vous observé des changements en vous ces derniers temps avec quelques “symptômes”: un sommeil et un appétit perturbés avec tout ce qui va avec, des changements d’’humeur avec peut-être un peu plus de tristesse et d’anxiété que d’habitude. De l’indécision: un coup vous allez à droite et un coup vous allez à gauche. C’est une image bien sûr mais on peut dire que la saison ne favorise pas la stabilité. Personnellement je suis très sensible à la saison VATA, d’autant plus que mon dosha dominant est VATA et que je suis en âge VATA. Je vous ai déjà dit “oulala”! 😂Mais tout cela est rassurant car finalement, c’est normal, nous sommes régis par les cycles de la nature.

A nous de jouer pour rééquilibrer et le yoga est un atout maitre dans le domaine si nous savons comment l’adapter.

Quand VATA nous fait tanguer 🍃

Est-ce que ça souffle chez vous? La tempête dans la tête aussi? En yoga on a un joli nom: les Vrittis, les fluctuations du mental. B.K.S Iyengar disait aux élèves:

“Vous avez le corps en un morceau et la tête en 1000 morceaux”

Je crois bien que c’est à partir de là qu’il a construit cette méthode fantastique qui consiste à décomposer le corps en petits morceaux pour éveiller chez nous ce qu’il appelait les zones grises (les parties du corps dont on ignore l’existence, on ne les sent pas, elles ne vibrent pas).

Pensez à votre Dharana

Abhijata nous parle souvent du “dharana” du jour, ou point de concentration sur une zone précise du corps, ou bien une instruction clé. Et c’est ainsi qu’on dompte un peu ce mental aussi agile que le singe qui vole de branche en branche.

Voici une des clés de notre méthode de yoga. Au moins, dans la pratique, le mental est concentré, ou tout du moins nous lui donnons un axe de concentration.

VATA a besoin d’une pratique d’ancrage réchauffante. Cela tombe bien car le yoga Iyengar® enracine énormément. Ceci étant, en période VATA, les efforts devront rester modérés. Ce point là est délicat car le marqueur de l’effort est comme celui de la douleur, très variable d’une personne à l’autre.

Pada et Hasta Bandha pour l’ancrage

En yoga Iyengar®, tout du moins en dehors du Pranayama, je n’ai jamais, ou très rarement, entendu prononcer le terme “Bandha” qui signifie ligature, ou sceau, ou encore verrou, sauf dans des postures comme Salamba Sarvangasana (la posture sur les épaules) dans laquelle l’intérêt physiologique majeur est le Jalandhara Bandha (le sceau de la gorge). Je pense que les actions demandées dans certains cas aboutissent à un Bandha qui se fait naturellement, sans le nommer. Les Bandhas font partie du langage courant dans la majorité des cours de yoga. J’ai décidé de les évoquer, parce que ces actions de gainage interne m’aident beaucoup, alors je transmets. Je crois que B.K.S Iyengar devait craindre une mauvaise exécution des Bandhas, au sens contractions dures touchant nos organes internes, alors qu’il s’agit d’une aspiration douce, subtile, néanmoins puissante.

Il existe donc 3 Bandhas principaux:

• Mulabandha = verrou de la racine au niveau du périnée

• Uddyana Bandha = verrou de l’abdomen

• Jalandhara Bandha = verrou de la gorge

Ces 3 Bandhas réalisés simultanément correspondent à Maha Bandha, ou le grand verrou.

Mais il existe aussi deux Bandhas secondaires que l’on travaille énormément en yoga Iyengar®, encore une fois, sans les nommer. Il s’agit de:

• Pada Bandha = verrou du pied

• Hasta Bandha = verrou de la main

Je dirais qu’en Yoga Iyengar®, ces 2 verrous dits secondaires deviennent primaires et prioritaires. Pour l’ancrage et la vitalité, la pression des pieds et des mains est fondamentale. Comme je vous l’avais déjà expliqué je crois, l’énergie fuit par les extrémités, et aussi par les yeux. En créant une forte pression des pieds et des mains dans nos postures, la posture devient alors yogique. Cette empreinte des pieds et des mains pressés se retrouve quand les pieds et les mains sont dans l’espace: ils gardent la même ouverture, la même puissance, la même force de vie.

La pression devient un Bandha lorsqu’elle est accompagnée du mouvement opposé

Par exemple on presse les mains au sol en Adho Mukha Svanasana et en même temps on étire les muscles des bras, biceps et triceps vers le haut. Ces deux actions opposées allègent la posture et tout simplement la rendent yogique, au sens profonde et puissante.

En saison VATA, le concept de pratique qui consiste à bien presser les mains et les pieds au sol ou sur des supports, se révèle un facteur d’ancrage et de stabilité fondamental.

Utthita Parsvakonasana, la posture à 3 pieds 😂

Il s’agit de la posture de l’angle étiré sur le côté. On l’apprend en cours bases car à elle seule elle contient énormément de préceptes yogiques transposables dans de nombreuses postures. En outre, elle comporte le privilège de la rareté grâce à l’étirement latéral des flancs qu’on retrouve dans un nombre limité de postures.

La main au sol devient notre 3ème point d’appui, comme un 3ème pied.

Dans cette posture exigeante, nos Pada et Hasta Bandha sont fort challengés. Je précise qu’il n’est pas faux de poser la main en coupe inversée pour donner un effet rebond plus facile à comprendre. Aujourd’hui, nous abordons la posture sous l’angle de l’ancrage, alors ce sera Hasta Bandha, avec la main posée au sol ou sur une brique. Vous verrez, ça change beaucoup de choses!

Le plus flagrant est le pied arrière dont le bord extérieur décolle avec l’étirement du bras.

Le concept des opposés prend ici tout son sens: le pied arrière doit rester fermement ancré au sol quand on étire le bras dans le prolongement du corps. C’est difficile parce qu’évidemment cela ne met pas en jeu que le pied. Dès que le bord extérieur du pied arrière décolle, on peut dire qu’on a perdu l’intégrité de la posture.

Quant à la main au sol, on cherchera à la poser complètement (éventuellement sur une brique. Le piège est de laisser le poids du corps tomber sur cette main. A coup sûr, dans ce cas, on a aussi perdu l’intégrité de la posture. L’effet ressort par rapport au sol est fondamental. Il s’acquiert dans la phase intermédiaire de la posture, avec le bras supérieur perpendiculaire, comme en Utthita Trikonasana. On cherchera dans cette phase à éviter le syndrome de l’éboulement 😂.

Finalement Utthita Parsvakonasana est un trépied d’un genre bien particulier qui nécessite un appui fort et également réparti sur ses “3 pieds”.

Une posture “poupée russe”

Rien de tel que Tadasana, la posture de la montagne pour bien comprendre les appuis sur les pieds et de là, l’impact sur les faces intérieures et extérieures des jambes et dans le bassin.

Ensuite en Utthita Hasta Padasana, les jambes largement écartées, on vérifie cet appui que l’on doit légèrement modifier pour activer la face intérieure des jambes.

Virabhadrasana 2 est véritablement la première posture qui prépare Utthita Parsvakonasana. Dans cette posture asymétrique, il est essentiel de presser davantage le tranchant extérieur du pied arrière pour garder le corps dans l’axe.

Quand on commence à descendre dans Utthita Parsvakonasana, le risque de perdre l’appui du pied arrière augmente considérablement. C’est pourquoi nous irons progressivement. La priorité sera Pada Bandha du pied arrière. La sensation d’équilibre et de stabilité en dépend. La volonté hélas n’est souvent pas suffisante. Alors, pour compenser on a tendance à utiliser trop de force. Et souvenez vous, en période VATA, nous voulons limiter la violence que peut représenter un effort trop intense. Nous verrons donc comment utiliser d’autres appuis pour garder nos Pada et Hasta Bandha.

Nous utiliserons des supports pour que vous puissiez rester un peu plus longtemps dans la posture et procéder aux différents ajustements pour bien en assimiler la géométrie.

En outre, j’ai choisi cette posture en saison VATA, parce qu’elle stimule le colon, ascendant à droite, transverse, et descendant à gauche. Le colon est la zone sensible de VATA.

On se retrouve ce soir pour expérimenter à 18H30 ⬇️

Je suis certaine que vous n’aviez pas vraiment conscience de ces Bandha secondaires. Cette séance (ainsi que le travail de la semaine d’ailleurs) devrait transformer votre pratique.

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Le prochain stage à Mouans Sartoux à l’Atelier de yoga aura lieu ce dimanche 22 septembre de 9H30 à 12H 30. Vous devrez vous inscrire sur le site Momo Yoga et vous créer un compte sur ce site si c’est votre première fois

Et pour prendre de l’avance voici la possibilité de vous inscrire au suivant le dimanche 20 octobre de 9H30 à 12H30

Et le dernier à Mouans Sartoux pour 2024 le dimanche 1er décembre de 9H30 à 12H30

Pour conclure, je vous remercie une fois de plus pour votre fidélité. Vous faites partie de la communauté des pratiquants de yoga Iyengar®, ou bien d’aficionados du yoga Iyengar®, ou bien encore plus largement vous êtes passionné-e de yoga. Ce sentiment d’appartenance à un groupe est vraiment “réchauffant” et soutenant. Je suis heureuse d’y contribuer. En yoga, nous avons une chance inouïe de pouvoir remonter le temps, jusqu’à saluer tous ces yogis qui nous ont précédé, jusqu’à Patanjali, qui a codifié les préceptes du yoga dans ses Yoga Sutras. Voici un accès à l’invocation de Patanjali, écrite et audio:

Souvent, je me surprends à visualiser un yogi solitaire, dans la nature, vêtu a minima, en train de pratiquer Surya Namaskar face au soleil levant. Parfois, je visualise un sadhu assis sur son trône de Santosha (le contentement) dans le dénuement le plus complet au sens matérialiste du terme.

En ce qui nous concerne, notre point de ralliement, même pour ceux qui ne sont jamais allés en Inde, se trouve à Pune au RIMYI. Ce qui m’émeut, sur place, c’est à la fois l’authenticité et la modestie. Les matériaux semblent (plus ou moins) d’origine: quand je touche une brique, je ressens qu’elle a supporté bien des corps, et certainement celui de Guruji lui-même. Il n’y a aucune ostentation, aucune recherche de briller, d’accueillir plus de monde. Les places, quand on vint d’occident, sont limitées, et c’est bien ainsi.

Le RIMYI a ses antennes satellites dans tous les pays du monde. Elles se matérialisent sous la forme d’Associations nationales. En France, nous avons l’AFYI, l’Association Française de Yoga Iyengar. L’AFYI est chargée de soutenir et développer le Yoga Iyengar® en France.

Adhérer à l’AFYI

En ce début d’année, c’est le moment de s’inscrire ou de renouveler son adhésion à l’AFYI, pour vous seulement, ou pour votre famille si vous êtes plusieurs à pratiquer au sein d’une même famille.

Je vous joins ici les bulletins d’adhésion pour vous inscrire et soutenir le yoga Iyengar® en France. En retour vous recevrez des communications sur la vie de l’AFYI, quelques messages venant de Pune et autres. Votre adhésion vous permet également de commander des livres à l’AFYI, ainsi que de participer aux Conventions nationales et enseignants, qui ont lieu une fois par an, à la période de la Toussaint. La prochaine, basée à Bourges (pas du tout pratique quand on est dans le Sud), est complète en présentiel mais on peut la suivre en ligne. L’invitée cette année est Lois Steinberg, enseignante américaine très expérimentée qui a étudié de longues années à Pune. Je me rendrai donc à Bourges pour la convention nationale et la convention enseignants. c’est pourquoi le planning s’arrête pour le moment autour du 20 octobre. Promis, je vais faire la mise à jour jusqu’à Noel prochainement. Pendant les conventions, on ressent vraiment la communauté. Des amitiés longue distance peuvent se nouer. La convention sert de point de ralliement, à l’image des réunions de famille ou cousinades.

Le nombre d’adhérents élèves est pour l’AFYI le “marqueur” de la vitalité de notre yoga. C’est un élément quantitatif objectif. Il nous appartient à nous, les enseignants, de vous en donner la possibilité, pour cela il faut en parler. C’est chose faite!

Merci à vous 🙏

En attendant, je me réjouis de vous retrouver sur le tapis

Namasté

Isabelle