Mes chers yoginis et yogis,
Aujourd’hui je suis contente. Une bonne occasion de cultiver Samtosha, le contentement, car je viens de finaliser avec l’agence ECM, le programme que j’ai intitulé “Kérala- Ayurvéda- Yoga”, le “Utthita Trikonasana” de notre voyage en Inde du Sud, du 1er au 12 mars 2023. Je reviens sur le sujet un peu plus bas.
95% (j’ai inventé le pourcentage mais je pense tomber juste) des pratiquants considèrent le yoga sous l’angle des asana et du pranayama, les postures et les techniques de respiration. C’est voir les choses par le petit bout de la lorgnette. C’est aussi un bon moyen de se culpabiliser quand on a “sauté” son cours hebdomadaire ou sa pratique personnelle. La vie et toutes nos aventures et mésaventures, joies et peines, sont de magnifiques terrain de jeu pour apprivoiser la mise en pratique des Yama et les Niyama, qui ressemblent un peu aux 10 commandements, pour bien se comporter vis à vis des autres et de soi-même.
Samtosha: le secret du bonheur?
Vous retrouverez Samtosha dans le sutra II-42 des Yoga Sutras de Patanjali:
“Samtosha anuttamah sukha labhah”
“Par la pratique de Samtosha, on connait le plus haut degré de bonheur”
Si on joue au jeu des synonymes, on peut traduire Samtosha par: reconnaissance, gratitude, appréciation, acceptation, contentement.
A l’inverse, le mécontentement est l’un des plus grands voiles de Avidya, l’ignorance.
Ressentir de la gratitude, de la reconnaissance, quand quelques chose de positif nous arrive est un premier pas mais aussi un raccourci qui dénature le sens profond de Samtosha.
Le sens profond de Samtosha
Selon les Maîtres de yoga, si nous associons Samtosha à la satisfaction de nos désirs, le bonheur qui en découle peut être vite assombri par de nouveaux désirs et de nouvelles frustrations. Selon eux, le contentement vient d’une expérience d’acceptation de la vie, de nous-mêmes et de ce que la vie nous apporte.
Pratiquer Samtosha nous rend optimiste, heureux de ce que nous sommes, d’être là où l’on est. Cette approche de la vie nous permet d’aborder les situations et les problèmes du quotidien avec un peu plus de quiétude et de lucidité.
Selon S.S. Varma, “Le contentement est l’exercice qui garde le mental parfaitement calme, satisfait et non troublé, quoi qu’il arrive à l’extérieur. C’est un état positif qui ne participe pas de la paresse, du manque d’initiative ou de la résignation à ce qui se passe, toutes les choses qui recèlent un sentiment de ressentiment et de faiblesse. Le contentement profond, implique non seulement de ne pas désirer plus de richesses ou de choses matérielles que celles qui nous échoient naturellement, mais aussi de ne pas désirer des valeurs immatérielles telles que le pouvoir, la position, la louange et ainsi de suite. Il inclut aussi uparati, la tolérance, et titiksa, la force tranquille, silencieuse qui supporte sereinement tous les chocs, toutes les tempêtes et les circonstances adverses”.
Lorsque j’habitais encore à Vaucresson, avec trois amies nous avions réservé une table dans un restaurant indien pour dîner. Il s’agissait d’un grand restaurant spacieux, superbement décoré et très bien placé. Sauf que nous étions les trois seules clientes de la soirée. J’ai immédiatement ressenti de la peine pour ce restaurateur si souriant et aimable. Mon cerveau cortical ne pouvait s’empêcher de faire une évaluation des charges fixes et de ce que pouvait représenter un soir avec 3 couverts. En échangeant avec lui, un personnage plein de bonhomie, j’ai été surprise par son état d’esprit positif et sa foi en ce que l’Univers lui réservait de bon. Je me suis dit alors qu’il incarnait Samtosha.
Et si l’état de libération, de liberté auquel nous aspirons tous résidait dans ce Niyama, Samtosha?
Il ne suffit pas d’avoir compris le sens de Samtosha pour transformer miraculeusement notre état d’esprit et nos réactions instinctives face aux aléas de la vie.
Alors, comment y parvenir?
Pratiquer l’humour
Puisque le contentement c’est regarder les évènements avec le sourire (Sourirasana 😁), encore faut-il avoir un peu de sens de l’humour.
Je vous avoue que cette qualité, l’humour, ne m’est pas naturelle. J’y travaille rassurez-vous! Ainsi, j’ai réussi à garder le sourire (mais pas immédiatement quand même) quand j’ai découvert samedi que je n’avais plus d’internet (et toujours pas à l’heure qu’il est). J’ai écrit aux habitués des cours en ligne en leur disant “mon mari a fait une bêtise” 😂. Pour la petite histoire, nous avions deux lignes téléphoniques et, ne nous servant pas de la ligne Orange, mon mari a suggéré de la résilier pour nous alléger du coût de cet abonnement inutile. Evidemment j’étais d’accord. Sauf que, cette ligne Orange portait notre ligne internet. Maintenant nous dépendons de la bonne volonté d’Orange pour nous donner accès à nouveau. J’ai bien invoqué Ganesh, et je continue, mais entre Ganesh et Orange qui l’importera? Si ma ligne est rétablie aujourd’hui avant 16H pour vous permettre de suivre le cours en ligne Etude Posturale, ma reconnaissance ira à Ganesh, c’est certain. 🙏
Pratiquer
Plus sérieusement, la pratique assidue et régulière, Tapas, nous inscrit dans un cercle vertueux en nous gratifiant de plus de recul. Nos postures inversées inoculent dans nos veines l’élixir du contentement. Or, face à certains évènements graves ou douloureux, le réflexe instinctif est pour 95% des pratiquants (j’ai encore inventé ce taux mais je pense qu’il est juste) d’arrêter la pratique. C’est le double effet “kiss cool”, avec une plus grande difficulté à retrouver un cercle vertueux.
De mon côté, je pense être dans les 5%. Quand mon fils cadet, alors âgé de 14 ans, a été diagnostiqué DT1 (diabétique de type 1) et immédiatement hospitalisé (c’était un vendredi de Pâques, nous avons vite rangé les chocolats) je me suis quand même rendue au stage de Pâques de Faeq (Biria) le dimanche et le lundi. Pour le coup c’était un reflexe de survie. Ensuite, j’ai redoublé d’ardeur dans ma pratique qui se révèle être une véritable “sauvegarde”.
Et oui, je peux dire qu’à ce moment là, j’ai bien ressenti la signification profonde de Samtosha, au point que mon fils ainé était fou furieux de mon attitude “comme si de rien n’était”. Ceci dit, il a apprécié je pense cette imprégnation de Samtosha quand lui aussi, a été diagnostiqué DT1 4 ans plus tard, pour ses 25 ans. Nous avons abondamment recouru à l’humour, mais mes fils sont doués pour cela. Je suis à bonne école.
Créer ou choisir votre Sankalpa
Si vous avez suivi mes cours depuis la rentrée, vous savez que je vous propose dans le rituel d’ouverture de séance de créer votre Sankalpa: une affirmation-intention, courte, positive, formulée au présent. Personnellement mon Sankalpa (il s’avère que je garde le même depuis 3 semaines) se révèle d’un grand soutien au quotidien.
Au lieu de laisser vagabonder la petite voix dans votre tête, votre colocataire 😁, votre Sankalpa vous aidera réduire Vikshepa, la dispersion mentale, l’un des 13 obstacles sur la voie du yoga (Sutra I-31).
Avec la visualisation, cela fait partie des solutions hors tapis très précieuses.
Voici quelques propositions pour cultiver Samtosha:
Je suis satisfait-e de ce que je suis et de ce que j’ai
Je cultive la satisfaction intérieure
J’ai tout ce dont j’ai besoin
Je pratique “sourirasana” 😊
N’hésitez pas à créer votre propre Sankalpa.
Je vous recommande de répéter mentalement votre Sankalpa 3 fois, avec l’idée de le vivre au plus profond de vous-même pour que cela ne reste pas une intention stockée dans votre cerveau. Votre Sankalpa doit descendre dans votre cœur et imbiber vos cellules. A renouveler plusieurs fois dans la journée pour garder votre cap.
Notre projet de voyage au Kérala est finalisé! 🤩
Je ne vais pas garder le suspense longtemps. En avant-première, j’ai envoyé toutes les informations aux participants au voyage en Inde du Nord de 2019 ainsi qu’à ceux ou celles d’entre vous qui ont manifesté leur intérêt.
Souvenez-vous que l’impulsion de l’année est sous le signe de Sauca, la purification, le premier des Niyama.
Je vous enverrai une Newsletter spécifique d’ici la fin de semaine. Vous aurez:
Le programme détaillé
Une description du centre Ayurvédique
Le formulaire d’inscription
Le centre Ayurvédique correspond en tous points à ce que je souhaitais sur le plan de l’authenticité: il a été créé en 1938, nous serons accueillis par une famille avec 9 générations qui se succèdent dans la transmission.
La grosse cerise sur le gâteau, c'est que le directeur médical est passionné de yoga, certifié Iyengar et diplômé en études supérieures de Yoga Thérapie. J'ai négocié qu’il puisse nous donner un cours (il est 100% pris par son activité de médecin) ainsi qu’une conférence avec son frère sur le thème Yoga et Ayurvéda.
Je vous rassure, il ne s’agira pas d’un intensif de yoga. La pratique sera adaptée au contexte du voyage et de la cure: tous niveaux acceptés!
Et la posture du jour? Salabhasana!
Salabhasana, la sauterelle est une flexion arrière simple.
Vous savez qu’il est important de s’imprégner de l’animal pour mieux comprendre la posture et en recevoir les effets. La sauterelle, de petite taille, incarne l’agilité et la légèreté. A ce titre, la posture depuis toujours me pose un petit problème: je me sens lourde et comme clouée au sol. Ceci étant, c’est assez normal car il y a un fort ancrage abdominal, comme une ancre qui stabilise un bateau. D’ailleurs ardha navasana, la demi-barque constitue sa posture miroir de manière assez amusante.
Pour qui peine un peu en Salabhasana, il y a de quoi faire car la posture connaît de nombreuses variantes. Déjà on l’apprivoise en version ardha, demi, avec les jambes au sol. Ensuite, les différentes postions des bras permettent de varier les plaisirs.
De fil en aiguille, je l’ai choisie pour incarner Samtosha car cet ancrage apporte de la satisfaction, de la sécurité. La satisfaction représente la modération et Salabhasana incarne la modération. Cette posture est tout sauf extravagante. On ne cherche surtout pas à lever haut mais à s’allonger dans l’espace, bras et jambes bien étirés.
Salabhasana me fait penser à une balançoire: c’est une posture d’équilibre entre les bras et les jambes.
Une posture aux nombreux bienfaits, source de motivation (pour moi! 😉)
La position ventrale stimule la digestion, réduit les troubles gastriques et soulage l’aérophagie. Excellente pour le systèmes nerveux, endocrinien et reproducteur, elle est digne de Sauca! Elle crée le renforcement des muscles spinaux.
En outre, Salabhasana représente une occasion parfaite pour apprendre ou affiner Mula Bandha, la contraction du plancher pelvien et de l’anus, pour créer un gainage interne sécuritaire.
Symboliquement Salabhasana nous invite à aller de l’avant et à saisir les opportunités. Voici son message d’agilité!
RV à 18H30 Roquefort les Pins ⬇️
Si je récupère ma connexion internet à temps, je réactiverai le cours en ligne.
Et les autres jours?
C’est à vous!
Dans la très grande joie de vous retrouver
Namasté
Isabelle
PS: Le prochain stage à Mouans Sartoux aura lieu le dimanche 27 novembre de 9H30 à 12H30 , réservation sur le site de l’Atelier du yoga