Je vous raconte ce que j'ai fait et qu'il ne faut pas faire 😂

Ardha Matsyendrasana 1

Chère amie yogini, cher ami yogi,

Petit flasb back sur la semaine dernière car, comme vous le savez, les effets perdurent. Justement, en parlant “d’effet”, certaines postures, je pense, en produisent plus que d’autres, ou de manière plus évidente. Pourtant, chaque posture comporte son essence divine. Si on la capte, on la garde.

Voici un nouveau mantra 😁

L’essence divine de la posture: si on la capte, on la garde

Il est vrai que j’ai une tendance à davantage travailler et évoquer l’arrière du corps. Certainement parce qu’on se préoccupe moins spontanément de parties du corps que l’on ne voit pas, donc le dos. Et puis, il convient de choyer notre Danda, notre axe central, car il s’agit de “tenir la route” le mieux possible, le plus longtemps possible. Une colonne vertébrale sainement mobile sur tous ses segments, bien fixée dans le corps, développe aussi l’humilité. Dans le sutra II-3, Patanjali énumère les 5 Klesas ou causes de souffrance. Si Avidya, l’ignorance caracole en tête de liste, Asmita, le sentiment de l’égo, intervient en deuxième position. Je crois que bon nombre de réactions inappropriées dans les relations, ou perçues comme telles, sont le fruit de réactions égotiques instinctives.

Certaines postures, plus que d’autres, agissent en modération sur nos tendances naturelles et humaines

Purvottanasa ou l’étirement de tout l’avant du corps, n’est possible que si l’arrière du corps est complètement absorbé. La force de propulsion émane de l’ouest du corps, l’arrière. Cet étirement fantastique de toute la partie frontale crée un impact dont on a réellement besoin dans bon nombre de postures. Pour ne citer que celles-ci, en Sirsasana, la posture sur la tête ou Salamba Sarvangasana, la posture sur les épaules, l’effet Purvottanasana fait comprendre combien il est nécessaire d’allonger tout le devant du corps.

Purvottanasana entre donc dans la catégorie des postures à fort impact. C’est pourquoi je n’ai pu me résoudre à l’abandonner depuis le début de la semaine. Il n’y a aucun rapport avec la posture du jour, au contraire, elles sont en opposition: dans Purvottanasana tout le devant du corps est ouvert, déployé, offert. Dans Ardha Matsyendrasana, torsion asymétrique, le devant du corps peine à s’ouvrir et s’étirer. Alors, je vous dirais, justement! les deux postures se complètent. Si on pratique Purvottanasana avant Ardha Matsyendrasana on envoie un message à nos cellules qu’il doit être possible d’étirer et de libérer le devant du corps à partir de la compression du bas-ventre. Si on pratique Purvottanasana après Ardha Matsyendrasana, on libère et déploie tout ce qui a été compressé. On aboutit au phénomène naturel d’expansion-extension/retractation qui correspond au rythme de l’Univers. Le Prana se diffuse comme une dynamo dans ce cas au travers de nos canaux d’énergie. Je garde en tête également la région des aines à forte densité de ganglions lymphatiques. Imaginez un peu ce qui se passe dans cette région en Purvottanasana et en Ardha Matsyendrasana et vous comprenez les effets thérapeutiques de ce tandem de postures. Je précise que le combo classique (ou commun) est Paschimottanasana/Purvottanasana. Sauf que, pour bon nombre de pratiquants, la flexion avant n’est pas aboutie: il n’y a pas la compression souhaitée du bas-ventre et du ventre sur les cuisses. Alors que dans Maricyasana 3 ou Ardha Matsyendrasana, on ne peut y échapper.

Voilà qui fait le “pont” entre la semaine dernière et aujourd’hui. Il ne vous échappe certainement pas que Purvottanasana a une forme de pont. C’est d’ailleurs ce qui avait fait l‘objet de ma newsletter la semaine dernière.

Ardha Matsyendrasana

Il faut que je vous parle de la posture du jour en jouant cartes sur tables. Je crois bien que je l’introduis pour la première fois en étude posturale. Ou bien je ne me souviens plus. Cela vous donne déjà un indice sérieux sur mon attirance pour cette posture 😉.

Je reviens sur les 5 klesas dont on souhaite se débarrasser avec nos pratiques. Dvesha, le refus ou l’aversion se situe en 4ème position. Sincèrement, ce n’est pas à ce point. Quoique tourner le dos à une posture entre bien dans la catégorie du refus, n’est-ce pas?

Telle qu’on me l’a enseignée, avec une couverture systématiquement posée entre les fessiers et le pied, je l’ai toujours perçue comme la torsion-corvée. Certes cette couverture est utile pour mieux se redresser mais elle fait perdre la connexion directe fesses/pieds qui procure des effets incomparables. A cette époque, Sukha (le confort, l’aisance) était résolument résolument absent, avec une pointe de Dukha (douleur ou sensation désagréable au niveau du pied). Je me suis réveillée cette semaine en me disant: “il n’y a pas de raison, chaque posture possède sa partie divine, son essence pure et unique. il me faut la découvrir.

Mon expérience s’est révélée intéressante parce que je m’y suis prise d’une manière complètement inhabituelle 🙃. Je vous dirais que j’ai appliqué un mode d’emploi qui pourrait ressembler, justement, à ce que vous ne devez pas faire 😁. Je vous explique quand même, en faisant appel à votre bon sens et sens de la prudence.

Que faut-il ne pas faire et que j’ai fait? 😂

::::::> Tout d’abord, j’ai pris une option unique (au sens rare s’agissant d’une posture qui nécessite en principe un peu de préparation): celle de la pratiquer d’entrée de jeu, en début de séance. Rien avant. C’est exactement le genre de chose que je ne recommanderais pas. Mais cela m’est venu instinctivement.

::::::> Ensuite, j’ai d’office rejeté l’idée de me servir de la fameuse couverture, histoire de ne pas reproduire un schéma, un automatisme (il s’est avéré que je n’en n’ai pas eu besoin, sinon, je ne me serais pas entêtée). Liberté, liberté!

::::::> Je suis passée directement à la posture finale (quand on entoure), sans passer par les étapes intermédiaires. En principe, selon le protocole yogique Iyengar®, il est habituel d’aborder les postures de manière progressive, par étapes. Grâce à notre Maître, nous avons acquis l’art de la découpe posturale en petits morceaux. C’est un bon moyen d’apprivoiser les postures et de ne pas rester en rade si la posture finale ne nous est pas accessible. C’est une approche très sage et pédagogique. Sauf que là, j’ai tout envoyé valser. Je me suis retrouvée d’emblée dans la posture finale. C’était ma destination du jour. C’était là où je devais être je pense.

::::::> Et puis, j’ai décidé de tripler (même plus), le temps passé dans la posture par rapport à la durée prescrite dans la Bible du Yoga (de 30 secondes à 1 minute). J’ai même poussé la “yoganette” jusqu’aux 5 minutes. Pour voir.

Je n’ai pas été déçue! Pour voir, j’en ai vu!

Une des particularités du yoga Iyengar® (il y en a tellement!), consiste à développer notre endurance (je n’aime pas ce mot, il y a “dur” dedans) pour “être” dans l’asana.

Que s’est-il passé lorsque je suis restée dans la posture?

Je suis devenue crapaud 🫢

Au bout d’environ 2 minutes, m’est apparue devant les yeux, ou en tête, l’image d’un crapaud . Voilà qui doit vous sembler bien incongru. Quel rapport?

En fait, ce n’est pas tant le crapaud que j’ai vu, mais les mouvements de sa respiration si particulière. Comme ses poumons sont plutôt rudimentaires, vous avez dû déjà observer les battements rapides de ses cavités buccales qui se gonflent et se dégonflent d’une manière très caractéristique. J’ai ressenti ces mêmes battements dans les reins, comme des poches qui enflent et désenflent assez rapidement. C’était étrange mais pas étonnant: vu la position compressée, le prana avait trouvé son chemin, porte d’entrée ou de sortie du souffle comme vous voudrez.

Ensuite, vous en conviendrez, le crapaud trapu semble toujours “ramassé”. On ne lui voit pas les pattes qui semblent repliées et rapprochées du corps. C’est exactement ce que j’ai ressenti en Ardha Matsyendrasana 1: une posture compacte avec les jambes en position de repli et les bras collés au corps.

En bref, le temps d’un instant je me suis sentie crapaud 😁. Après coup, j’ai réalisé que cet animal amphibien a la particularité de pouvoir respirer dans l’eau par la peau. Je n’ai pu m’empêcher de faire le rapprochement avec Matsyendra, aussi appelé seigneur des poissons.

Episode pluvieux 🌧️

Puis mon crapaud s’en est allé. Lui a succédé une pluie qui ressemblait à une douche externe, interne, tiède et reconfortante. J’avais l’impression d’être douchée dans la posture. Il s’agissait d’une pluie infiltrante qui pénètre. ça coulait à l’intérieur.

Je me suis sentie hors du temps, dans un état centré et concentré mais aussi comme défocalisé. J’attribue cela à l’un des bénéfices majeurs des torsions qui nous ramènent dans le présent. Je vous propose de tenter l’expérience: plutôt que de grogner quand il pleut et de courir pour fuir les gouttes, laissez la pluie couler sur vous. Vous serez immanquablement dans l’instant présent, dans vos sensations (impossible de penser à autre chose quand on se fait mouiller). C’est pourquoi mon épisode pluvieux dans la posture se révèle en harmonie avec la torsion.

J’ai oublié de vous dire que j’étais dehors quand je pratiquais (mais il ne pleuvait pas! 😂).

Est-ce nécessaire de préciser que je me suis sentie merveilleusement bien. C’est la raison m’a poussée à sortir. Mais en fait, la raison de quoi? Ah! Il y avait l’autre côté. Et là, l’histoire était moins belle. La fameuse asymétrie m’a rattrapée. Il a fallu un peu plus batailler pour attraper. De ce côté, la magie avait disparu.

Que s’est-il passé ensuite?

Je sais que dans la Bible du Yoga, les postures sont présentées dans un ordre précis. parfois, la logique n’est pas évidente. il faut juste expérimenter pour comprendre, ou pas.

Après Ardha Matsyendrasana 1 vient Malasana, la guirlande. Je vous le dis de suite, je l’ai pratiquée sans entourer. Je suis passée à Malasana 2, quand on attrape les chevilles par l’arrière. Et là, mes amis, je n’ai jamais connu une telle aisance. Ce qui est plutôt rare, ma tête a touché le sol, En revanche, aucun progrès avec mes chevilles. Il m’a fallu ajouter une couverture roulée (la fameuse que j’avais boudée en Ardha Matsyendrasana 1 😉) sous les talons. J’ai ressenti une dilatation exceptionnelle de la région du sacrum. Inutile de vous dire que dans cette posture il y a fonte totale du sentiment d’égo. Le “je” n’existe plus.

Je vous le confirme, Ardha Matsyendrasana prépare formidablement Malasana.

Et après? Pasasana. Toujours dépendante de ma couverture sous les talons, je découvre que j’entoure facilement. Surtout, je me sens stable et équilibrée dans la posture.

J’ai arrêté là l’expérimentation autour de Ardha Matsyendrasana, sachant qu’après Pasasana vient Ardha Matsyendrasana II, une variation qui apporte une torsion latérale plus importante. Tout cela pour aboutir à Ardha Matsyendrasana III qui est la posture de Matsyendrasana présentée dans le Hatha Yoga Pratipika.

Matsyendra était l’un des fondateurs de la Science du Yoga. La présence de cette posture dans le Hatha Yoga Pradipika en démontre l’importance, au sens puissance.

Dans le verset 27 il est écrit:

“Cette posture de Matsyendra stimule le feu digestif, elle est l’arme puissante qui brise le cercle des maladies terribles. Sa pratique répétée confère aux hommes l’éveil de kundalini et la stabilisation du nectar lunaire”.

Et la suite de la suite?

La position étrange du pied dans Ardha Matsyendrasana 1 m’a amenée vers la posture assise Virasana. dans la Bible du Yoga, différentes positions des pieds sont proposées, soit disant plus simples pour arriver jusqu’à poser les fessiers au sol contre les talons. Au lieu de prendre un support (brique, bolster, couverture) sous les fessiers, on utilise les pieds comme moyen de se surélever par rapport au sol.

Ces versions sont très peu enseignées. C’est bien dommage car elles apportent de la souplesse aux chevilles et aux pieds. Je me suis aperçue que c’était loin d’être évident et que ces variations nécessitent de l’entraînement. Je vais donc introduire ces jeux de pieds plus régulièrement.

Ensuite hop hop quelques Purvottanasana et j’ai terminé avec les inversées, exquises après ces postures. Les jambes ne m’ont jamais parues aussi légères.

Voici mes amis le récit d’une pratique yogique à ma sauce. Comme dit Abhijata, si vous ne savez pas quoi faire, vous vous mettez sur le tapis et tout s’enchaîne. C’était une pratique-étude avec mes livres autour de moi, pour lever mes doutes ou me rafraîchir la mémoire.

On se retrouve ce soir pour expérimenter à 18H30 ⬇️

J’espère que vous aurez retenu les effets hautement bénéfiques de Ardha Matsyendrasana 1 que nous appréhenderons ensemble de manière plus orthodoxe. En cas de mal de genou, Maricyasana 3 est une bonne alternative.

• Pour le cours en ligne:

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  • Mot de passe : holiways06

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  • Si vous êtes abonné-e à l'application "le yoga enchanté" la séance est mise en ligne dès le lendemain

Et les autres jours?

J’ai mis à jour le planning jusqu’au 12 juillet. Le planning est susceptible d’être aménagé entre le 5 et le 6 juillet.

N’oubliez pas de réserver vos cours d’ici là!

Quelques places pour le stage du dimanche 26 mai à Mouans Sartoux

Nous avons augmenté le nombre de participants pour le stage du dimanche 26 mai de 9H30 à 12H30 à l’Atelier de yoga à Mouans Sartoux.

Il reste une place pour le stage d’été 1 après midi

Du dimanche 14 juillet au jeudi 18 juillet de 17H30 à Roquefort les Pins. Il est aussi proposé en ligne

Le stage d’été 2 du dimanche 21 juillet au jeudi 25 juillet, complet en présentiel est aussi proposé en ligne

Merci beaucoup pour votre lecture, vos petits commentaires-coucou si plaisants pour ceux et celles que je n’ai pas le plaisir de voir régulièrement ou voir tout court.

Si ma façon de transmettre un peu de mon expérience et compréhension du yoga vous touche, merci de la partager auprès de vos connaissances férues de yoga. Toute nouvelle inscription à cette newsletter me touche également et m’encourage sur la voie de l’écriture. 🙏

A très vite sur le tapis je l’espère!

Namasté

Isabelle

PS: J’attends pour samedi la proposition de programme finalisée pour notre voyage au Kérala 2025. Comme d’habitude il y aura bien quelques petits allers et retours encore mais c’est vraiment la dernière ligne droite. Tout est réservé pour la période du 5 avril au 21 avril 2025. Notez bien les dates si vous êtes intéresssé-e. J’enverrai le programme en priorité aux pré-inscrits “récidivistes” (ceux qui reviennent au Kerala ou qui sont déjà partis avec moi en Inde). Je leur laisserai une semaine pour renvoyer leur bulletin d’inscription (à la suite de quoi Pascaline de l’agence le Monde en Rendez-vous enverra le contrat de voyage à retourner). Puis j’enverrai le programme au pré-inscrits sur ma liste qui ne sont encore jamais partis avec moi (si vous ne vous êtes pas encore manifesté-e). Encore une petite semaine pour qu’ils envoient leur demande d’inscription. Ces deux semaines seront réduites si tout le monde réagit vite. Et ensuite, mes amis, ce sera à votre tour via cette newsletter. Le délai maxi pour les inscriptions est fixé au 15 juin.