Chère yogini, cher yogi,
Voici la semaine des extensions arrière. Certains pratiquants en sont vraiment fans, d’autres les redoutent. Et vous? Et moi?
En ce qui me concerne, c’est ambigu. Elles me sont indispensables, comme des incontournables. Imaginez un super Poke Bowl 😋. Si on vous retire un des ingrédients de base, rien ne va plus. De la même manière, les extensions arrières font partie du menu yogique. Les éviter conduirait à la dénutrition (yogique) .😁
B.K.S Iyengar explique dans Arogya Yoga que nos activités quotidiennes excluent les inversées et les extensions arrière. Je n’y avais pas pensé! Mais c’est tellement vrai! Alors qu’en yoga, elles sont d’une extrême importance. Elles nous entraînent vers un monde inconnu et incongru. C’est peut-être pour cela que je redoute un peu ces extensions arrières dans leurs versions avancées. Pourtant, lorsque j’y suis, je ressens un bien-être profond. “Bien-être”, non pas au sens plaisir-agréable (quoique cela peut l’être) mais au sens, qui fait du bien à mon être. Comprenez vous la différence?
Les extensions arrières à cœur ouvert 💖
Je perçois que la force, la résistance, l’assurance, la positivité, la bonne humeur (des qualités pas toujours naturelles selon les constitutions ayurvédiques), nous viennent de l’arrière du corps.
Ce sont des postures “coup de boost” qui maintiennent la flamme de notre énergie vitale.
Ces dernières semaine, “l’énergie vitale” a pris un tout autre sens pour moi. Il s’agit d’avoir suffisamment d’énergie pour conduire nos activités quotidiennes, pour parler et échanger, pour vivre. J’ai vu cette énergie quitter maman. Je me souviens quand elle essayait de nous parler, à papa et moi, et que nous ne pouvions la comprendre, le son ne sortait pas. Sur le moment, la frustration était immense. Aujourd’hui, la peine est immense, en imaginant ce qu’elle a pu ressentir alors.
Les extensions arrière libèrent nos émotions, parfois enkystées à l’intérieur de nous-même.
Sur un plan purement mécanique, les omoplates et la colonne dorsale plaquées à l’intérieur du corps (idéalement) créent une propulsion libératrice de l’arrière vers l’avant.
L’étirement de tout l’avant du corps, depuis la base jusqu’aux têtes de clavicules participe à cette remontée des émotions avec un point de jonction dans le cœur qui provoque un pseudo feu d’artifice. Cet effet demeure le plus souvent caché ou ignoré. Sauf que, si vous avez une envie irrépressible de quitter la pose, c’est peut-être que cette ouverture intense du cœur vous est difficile à soutenir. Revenir, relâcher l’intensité, et/ou résister avec la tête en ne la laissant pas suivre le mouvement de la colonne vertébrale (le cerveau ne veut pas perdre le contrôle 😉) sont souvent des réactions reflexes d’évitement, signe qu’il se passe des choses importantes.
Cette vague de la colonne vertébrale est peut-être ce qui est le plus difficile à atteindre car elle nécessite une grande mobilité-flexibilité. Toutefois, les pratiquants extra souples (il y en a) devront éviter de pousser trop loin pour se concentrer davantage sur l’intériorisation et le travail sur leur système nerveux.
Des bienfaits pour les 3 constitutions Ayurvédiques
Si vous êtes VATA, les extensions arrière vous alimenteront en vitalité. Elles vous aideront également à vaincre vos peurs. Leur forte action sur le système nerveux calmera toute agitation et tendance à la dispersion. A noter que dans votre cas, les flexions arrière devront être introduites de manière plutôt douces pour ne pas vous brusquer ce qui aboutirait à l’effet inverse de celui que nous recherchons.
PITTA, vous vous sentirez nourri-e par la puissance des extensions arrière qui agiront sur votre système nerveux et contribueront à vous poser, à calmer votre ardeur. L’ouverture du cœur devrait vous apporter de la douceur, vis à vis de vous-même et des autres.
KAPHA, le boost d'énergie vous sortira d’un état tamasique (langueur, lourdeur, torpeur) si besoin. Les extensions arrières vous aideront à lutter contre la morosité, voire la dépression si vous êtes en déséquilibre. Elles apportent de l’agilité et un goût de légèreté si vous vous sentez lourd-e physiquement. Les flexions arrières intégrées dans un vinyasa, un enchaînement, vous seront très bénéfiques.
Alerte! ⚡
Guruji nous alertait sur le fait qu’il n’est pas suffisant d’utiliser la souplesse de la colonne vertébrale. La tendance est de surutiliser les zones lombaires et cervicales qui sont très flexibles, au risque de déséquilibrer l’équilibre de la colonne vertébrale. A l’inverse, les zones sacrées et thoraciques fléchissent beaucoup plus difficilement.
C’est pourquoi il recommandait de s’entraîner consciencieusement à rendre ces zones concaves pour que la charge se répartisse équitablement au travers des quatre segments de la colonne vertébrale: cervical, thoracique, lombaire et sacré.
Voici un bien précieux secret.
Récemment, Abhijata nous a fait expérimenter la concavité de différents segments de la colonne vertébrale en Viparita Dandasana. Promis, je ne vous ferai pas tenter l’expérience ce soir car la majorité d’entre vous peine déjà sur un seul segment dans cette posture! 😆
N’attendez vous pas le paradoxe du jour?
Les postures arrières sont souvent impressionnantes et très démonstratives. Si on pousse trop loin, on frise l’exhibitionnisme. Or, elles développent chez le pratiquant des qualité d’introspection en ramenant la conscience à l’intérieur de soi. Etonnant non?
Urdha Mukha Svanasana
Urdhva: vers le haut
Mukha: visage
Svana: le chien
Il s’agit donc de la posture du chien tête en haut. Je le précise pour les pratiquants d’autres méthodes de yoga qui ne connaissent que le nom traduit en français (une chance, il n’y a pas pour cette posture plusieurs noms d’usage yogiques). En yoga Iyengar®, les postures n’ont qu’un nom: leur nom sanscrit dont nous connaissons la signification au travers de ses différentes composantes.
J’ai choisi Urdhva Mukha Svanasana pour plusieurs raisons:
C’est une posture hors sol. Cela entre bien dans mon thème de la semaine: expérimenter la légèreté et retrouver notre âme d’enfant.
Et puis, outre son label “extensions arrières” elle cultive la force dans les bras et la souplesse des poignets. J’ai remarqué qu’au fil du temps, l’âge venant, nous développons une forme d’asymétrie dans la répartition de notre force corporelle: plus de force dans les jambes que nous actionnons davantage au quotidien, et beaucoup moins dans les bras et le haut du corps. Le yoga, au travers des différentes postures, contribue à développer une harmonie de notre force musculaire dans toutes les parties du corps. C’est grâce à cette répartition égale que nous pouvons “tenir” dans les postures.
Sur un plan purement pédagogique, elle aide à comprendre la “coiling action” (je n’arrive pas à trouver de traduction satisfaisante). C’est un mouvement rotatif des pointes des épaules et des biceps qui aboutit à l’absorption des omoplates et au glissement de côtes latérales de la poitrine vers l’avant.
Urdhva Mukha Svanasasa actionne deux mouvements contraires: la descente du coccyx et des os de fessiers vers le sol, et la résistance du devant des cuisses vers le haut. Il y a donc une part d’abandon de notre racine (Muladhara) qui participe, en écho, à l’ouverture du cœur.
Plus profond sera le relâchement du coccyx, plus douce et intense sera l’ouverture du cœur (douceur et intensité pouvant dans ce cas fort bien cohabiter)
La semaine dernière, vous avez expérimenté le fait de “glisser”, d’ailleurs je vous avais fait enlever le tapis. Vous retrouverez cela dans Urdhva Mukha Svanasana. C’est selon moi, ce qui est le plus beau à vivre: lorsque le corps glisse vers l’avant, en même temps que les épaules restent fixées en arrière avec le sternum dynamisé vers le haut. On s’arrête quand on sent que l’on va perdre l’équilibre et basculer en avant.
Traditionnellement, on entre dans Urdhva Mukha Svanasana à partir du sol, sur le ventre. Je l’ai apprise et je l’enseigne aussi (comme je l’ai apprise) les orteils retournés, comme dans Caturanga Dandasana. La raison? Certainement parce que l’appui sur les orteils crée un effet ressort plus facile pour tendre les jambes loin du sol. Ensuite, il s’agit d’aller en avant pour basculer sur les métatarses ce qui représente une petite aventure. Or, dans la bible du yoga, la posture classique consiste à pointer les orteils en arrière, à presser les métatarses dans le sol et ensuite à glisser en avant.
Je vous rassure, il existe des variantes en cas de problèmes d’épaule ou de poignet. Si la nuque est fragile, on garde la tête droite.
Retrouvons nous ce soir à 18H30 ⬇️
Urdhva Mukha Svanasana se révèle excellente si vous avez le dos raide, ou bien une tendance aux lumbagos ou sciatiques.
Pour le cours en ligne:
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Mot de passe : holiways06
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Et les autres jours?
Le planning est à jour jusqu’à Noel.
N’oubliez pas de réserver vos cours d’ici là!
Au plaisir de vous retrouver sur le tapis
Namasté
Isabelle
PS1: J’ai ajouté une offre spéciale si vous achetez le Livre Yoga Enchanté - Santé & Ayurvéda sorti en juin et le Carnet de Pratique Yoga Enchanté paru en juin 2022, profitez en et faites circuler l’info! 🙏
PS2: Le prochain stage à Mouans Sartoux aura lieu le dimanche 3 décembre de 9H30 à 12H30. Les réservations se font directement sur le site Momo Yoga de l’Atelier du Yoga
Dans la foulée je vous donne les autres dates pour que vous puissiez réserver votre place
PS3: Probablement pas de newsletter la semaine prochaine car j’aurai une grande journée tri la veille (sauf si mon inspiration me pousse trop fort). Vous n’aurez qu’à découvrir la posture reine en direct!