Mes chers yoginis et yogis,
Aujourd’hui 4 novembre, c’est la Fête des Lumières : Dīpāvali (Divāḷī):
Dīpāvali signifie en sanskrit littéralement : rangée de flammes
Dīpa : flamme
Availi : rangée, guirlande
Il s’agit de nombreuses flammes pour cette fête qui dure en réalité 5 jours.
Alors me voici pour tenter de mettre en lumière 😁les points marquants (selon moi) de la convention nationale de yoga Iyengar® qui s’est tenue le weekend dernier (enfin!) après de multiples reports. Nous étions 232 en présentiel et 303 en ligne (sauf erreur). Peut-être y étiez-vous? Si oui, vous me pardonnerez cette révision, forcément incomplète car ce n’est pas un résumé mais une sélection de thématiques qu’il me semble intéressant de partager.
Je ne connaissais pas, sauf de réputation, notre invitée Gabriella Giubilaro. Pour en savoir plus sur son parcours je vous invite à vous reporter au site de l’AFYI.
Je peux juste vous dire qu’elle incarne la modestie et l’empathie avec un bon sens de l’humour. Surtout, si le yoga Iyengar® était une série, je dirais qu’elle n’a loupé aucun épisode 😁.
En ce qui me concerne la convention est toujours un moment clé pour la pratiquante et l’enseignante que je suis: suis-je toujours “en phase”, en ligne? inspirée? A chaque fois c’est un GO/NO GO: le yoga évolue, nous évoluons et il est important de valider le choix d’il y a 20 ans (25!) pour ne pas se transformer en petit robot embrigadé dans les automatismes. Après la première session, j’en étais à me demander comment on peut pratiquer un autre style de yoga, tellement j’avais l’impression d’être à la source du yoga traditionnel. Donc tout va bien! 😉
Toutefois, pour tout vous dire, j’ai envoyé 3 questions pour Gabriella comme cela nous était suggéré car les deux heures de Questions/réponses n’étaient pas suffisantes. Ces questions concernent les bandhas, kriyas et chakras qui ne sont jamais mentionnés, sauf erreur de ma part, sauf par Prashant (grâce à lui j’ai mon GO). A croire que cela ne diffuse pas.
Le yoga Iyengar®
Gabriella a mentionné que le yoga Iyengar® était souvent résumé par “alignement et supports”, ce qui est une vision étroite (je la cite). Il s’agit d’éveiller l’intelligence du corps en créant une relation entre nos sens de perception et le mental. Dans toutes les postures nous devons observer nos sensations et notre corps: quelles sont les parties “éveillées” et les parties “stupides”😁 (que j’appelle souvent les zones grises). Selon Guruji, les deux grandes zones les plus “stupides” sont les faces internes des jambes et des bras. Le rôle de l’enseignant est de guider vers cette observation en faisant travailler toutes les parties du corps.
Je vous confie avoir rencontré des enseignants de yoga avec des “corps sans vie” (au sens Iyengar®. Pas de lumière. Pas de ressort. Pas de mouvement, même si le corps se meut dans les postures. C’est assez difficile à expliquer et à comprendre: il est possible d’exécuter de belles postures au sens anatomique et de beaux enchaînements avec des fibres du corps qui ne vibrent pas. Notre rôle d’enseignant est donc grand: pas seulement de faire exécuter des asanas (le prétexte) mais d’amener de la vie et de la lumière dans le corps tout entier, dans tous ses petits recoins. Et cela nécessite évidemment du temps et de la pratique. Et a fortiori du courage, de la volonté et de la détermination.
Gabriella a également cité le sutra II-46: Sthira Sukham Asanam
“ La posture de yoga est à la fois ferme et confortable”.
Elle précise qu’il ne faut pas confondre fermeté et rigidité. Ce point est important et aussi un challenge (souvenez-vous quand je parlais de la posture “électrocutée”). Lorsqu’on est jeune on travaille dur et quand on prend de l’âge on peut moins faire au sens physique, alors elle nous invite à chercher l’équilibre dès le début entre ces deux polarités. Gabriella incarne je trouve cet équilibre. Comme elle le dit, elle a pratiqué dur, par exemple en tenant Sirsasana 30 minutes par jour et aujourd’hui, elle ne peut plus faire Adho Mukha Vriksasana (l’équilibre sur les mains) avec les jambes parfaitement tendues. Mais elle a développé une grande finesse dans sa pratique des asana et du pranayama et cela se traduit dans son enseignement clair et lumineux. Egalement, au travers de ses corrections, j’ai perçu que son toucher était à la fois ferme et doux. Comme les masseurs qui gardent toujours la main sur vous lorsqu’ils tournent autour de la table, sa main restait posée un certain temps après l’ajustement. Grand signe d’empathie auquel j’ai été particulièrement sensible.
Je ne peux qu’être en phase avec cette introduction. Et pour aller au bout de ma pensée, elle pointe une certaine frustration des enseignants de yoga Iyengar® face à l’incompréhension de beaucoup d’élèves vis vis des exigences de cet enseignement traditionnel.
Les fils rouges de la convention
Ce qui est amusant c’est que Gabriella regardait souvent son bracelet de convention avec les 3 mots imprimés - endurance, patience et tolérance- correspondant au thème de la Convention, Titiksa.
Mais au delà de ce thème, trois notions ont traversé les 3 jours de la convention (selon ma perception):
Les postures debout
La peau
Les sens de direction
Les postures debout
Gabriella a insisté sur les postures debout- si présentes en yoga Iyengar® car Guruji disait que l’on crée l’intelligence du corps grâce aux postures debout. Et si on ne les pratique pas pendant 3 jours on perd cette intelligence! Les postures debout permettent de travailler toutes les parties du corps.
Mais attention! Trop de postures debout tous les jours dessèchent le corps.
La peau
Du début à la fin, Gabriella a mentionné la peau qui est notre porte d’entrée vers les sens. Par exemple, vous savez combien il est difficile de redresser nos chevilles internes (là on parle des os) et de redresser les jambes internes. Selon Gabriella le secret réside dans la rotation de la peau de la cheville externe vers la cheville interne. Ainsi on ne s’écroule pas sur les bords extérieurs ou intérieurs des pieds. Subtil! On retrouve la notion de mouvement circulaire: quand on tourne la peau, elle se rapproche du muscle qui se rapproche de l’os. Il s’agit là d’un grand précepte du yoga Iyengar®: nourrir et vitaliser nos os en dirigeant les muscles et la chair vers les os.
Mais aussi en Savasana, Gabriella ne dit pas - détendez les doigts des mains- mais “ détendez la peau des doigts”.
Je débriefais en off avec Elisabeth T qui me disait combien cette notion de peau est difficile à percevoir. Comment faire pour travailler à partir de la peau et la faire glisser, sans confondre avec les mouvements musculaires et le déplacement des os? Voici quelques pistes de mon cru, déjà pour “sentir sa peau”, que j’essaierai de vous faire ressentir:
Il est possible -après coup- au retour des postures de ressentir des picotements (comme des fourmis), comme si la peau était électrisée, ainsi qu’une certaine chaleur associée. Cela se perçoit plus facilement après un étirement intense doublé d’une action de kriya (le squeeze musculaire pour détoxifier). Nous pouvons ainsi prendre conscience de la réaction de notre peau.
Le contact avec le sol ou les supports est un bon moyen également pour sentir le glissement de la peau et son étirement. Je pense aux avant-bras de Sirsasana par exemple.
En Savasana, notre visage étant proche de notre cerveau, nous pouvons plus facilement conduire une détente de la peau et ressentir qu’elle se déride dans une action d’auto-botox” 😁
Et bien sûr, le travail sur le souffle nous amène à sentir la peau qui glisse sur nos vêtements. N’est-ce pas?
Pour tout vous dire, lors de ma formation il avait été posé que nous ne devions pas parler de la peau car c’est trop subtil et avancé. Du coup, bouche cousue sur la peau! 🤐. Avec le temps, je comprends qu’il est préférable, à petites doses, d’avancer certaines notions subtiles, ce qui correspond à planter des petites graines, plutôt que d’attendre un beau jour que les élèves soient expérimentés pour le faire.
Les sens de direction
C’est également un précepte fondamental en yoga Iyengar®: lorsque nous pratiquons nous devons comprendre les différents sens de direction dans les différentes parties du corps: ce qui monte, ce qui descend, ce qui tourne dans un sens et ce qui tourne dans un autre, ce qui pèse et ce qui presse (c’est différent), ce qui s’absorbe et ce qui s’étire et vers où etc. La combinaison de toutes ces directions, sans oublier le souffle associé, permet de rester dans une asana stable et confortable. Mais il faut du temps!
C’est un monde animé et invisible à l’œil nu. C’est ce qui fait que la posture est “vivante” avec des cellules activées.
De là découle la nécessité d’être au clair sur la source de ces directions: à partir d’où? Par exemple:
En Adho Mukha Svanasana, le mouvement, l’impulsion part des mains vers le bassin et du bassin vers les jambes et les pieds
En Uttanasana c’est l’inverse, le mouvement monte des pieds et des jambes vers le bassin et descend vers la tête
Il y a eu également en toile de fond un focus sur les mouvements circulaires, sur les rotations. Même si le résultat est angulaire - la jambe pliée en angle droit de Virabhadrasana 2 par exemple- le mouvement est circulaire: de l’aine interne vers la face interne du genou et de la face externe du genou vers l’ischion.
Les pieds: ça bouge!
Dans les postures debout, j’ai appris et enseigné à tourner le pied arrière à l’intérieur, puis la jambe avant à l’extérieur, le pied avant devant être aligné avec la voûte plantaire du pied arrière. En ce sens, les lignes centrales sur certains tapis sont bien pratiques.
Et puis j’ai entendu que mes enseignants indiens commençaient par tourner la jambe avant en premier. Gabriella a fait de même, mais en plus, elle n’a pas systématiquement mentionné de tourner le pied arrière à l’intérieur. Troublant!
Explications:
Guruji avait demandé de ne plus tourner le pied arrière, puis il a dit “un peu”. En effet, quand on tourne le pied arrière, le fémur et le genou tournent également (cela occasionne bon nombre de corrections). Si le pied arrière ne tourne pas ou peu, la cuisse et le genou restent de face et l’abdomen ne tourne pas non plus, ce qui est l’effet recherché (on reste dans l’esprit de Tadasana de face)
Abhijata a introduit de pivoter sur le talon de la jambe avant (celle qu’on tourne en premier) ce qui l’aligne avec le talon de la jambe arrière. Cela permet de garder l’os de fessier de la jambe avant absorbé
Gabriella fait tourner la jambe avant tendue avec la rotule montée ce qui évite les grands mouvements inutiles (qu’elle a mimé pour que nous comprenions bien!)
Nous ferons comme cela maintenant: c’est plus simple à enseigner et à pratiquer!
Le mantra du saut
Vous savez, quand on saute pour entrer dans une posture debout, il y a cette “phrase-mantra” qui accompagne le saut.
J’ai toujours dit “inspirez, sautez écartez les jambes”, comme je l’ai entendu. Et puis, spontanément, depuis quelques temps je disais “expirez, sautez, écartez les jambes”. Alors, doit-on sauter en inspirant ou en expirant?
Ces conventions sont vraiment merveilleuses car les réponses arrivent miraculeusement.
Guruji disait: Inspirez, sautez! (Inhale, jump!): donc on sautait sur l’expiration. C’est ce qu’il est recommandé de faire. Sauf, pour les débutants ou les personnes faibles car l’inspiration donne de l’élan.
Et notre posture du jour? Ardha Chandrasana!
Et pourquoi celle-ci?
Déjà, c’est une posture debout, elle va vous aider à garder un corps intelligent!😁
C’est aussi une posture d’équilibre (mais il y a le mur rassurez-vous)
C’est une magnifique illustration des différentes directions et Gabriella a donné une version intéressante de mouvement circulaire
Elle est très bénéfique pour les maux de dos
Elle est royale pour les femmes (l’ouverture du bassin est incomparable)
Et puis, c’est une posture lunaire, très apaisante pour le cerveau
Enfin, elle vous met la tête dans les étoiles! 🌟
RV à 18H30 à Roquefort les Pins ou en ligne. ⬇️
Pour le cours en ligne:
vous recevrez un mail de Fitogram 15 minutes avant la séance: vérifiez vos SPAMS
Mot de passe : holiways06
Dans la joie de vous retrouver sur le tapis
Namasté
Isabelle
PS1: Je vous envoie le lien pour replay si je ne vous vois pas en live. Si vous êtes abonné-e à l’application “le yoga enchanté” vous retrouvez la séance dans les replays dès le lendemain
PS2: Il n’y aura pas cours vendredi et samedi: je serai à Paris pour les un an de Gabrielle!
PS3: Prenez note des stages du dimanche à l’Atelier de yoga à Mouans Sartoux de 9H30 à 12H30: 28 novembre/23 janvier/27 février/27 mars/10 avril/15 mai/12 juin. Les places sont limitées
Je m'inscris au stage du 28 novembre
PS4: Ne perdez pas de vue les cours par niveaux des lundis et mardis (base, intermédiaire et confirmé) qui suivent une progression et vous font progresser, pensez à votre stratégie d’apprentissage 😉