Les torsions - suite - vous serez surpris-e
Salamba Sarvangasa avec la chaise et une initiation à Shakti Prana Mudra
Bien chère yogini, bien cher yogi,
Nous avons terminé une semaine consacrée aux torsions. Et pas des moindres, car Ardha Matsyendrasana 1 est une posture profonde, compacte avec le “petit” écueil de l’étrange position du pied sous les fessiers. Une posture qui nous ramène dans notre fondement. Elle est apparue difficile à réaliser pour beaucoup, inconfortable, à la limite de Dukha (la souffrance) en ce qui concerne le poids du corps sur la tranche externe du pied. Une position inédite et improbable. De plus je n’avais pas pris une option très pédagogique qui consiste à apprivoiser la posture avec tout un tas d’aménagements, pour arriver en douceur vers la posture finale. Pour une fois, nous avons abordé la posture sans fard, sans support, pour ne le prendre qu’en cas de besoin. Par conséquent, il a peut-être manqué l’aspect gratifiant d’exécuter une posture difficile avec des variations qui permettent de l’approcher. Certains pratiquants ont donc été davantage confrontés à leur pratique du moment, leur état du jour, leur corps.
Je ressens donc le besoin de compléter mes explications sur les torsions de la semaine dernière. On le sait, et je vous l’ai dit:
les torsions ont pour effet de nous ramener dans l’instant présent
C’est certain que dans la posture, il se révèle impossible de vagabonder dans le passé ou le futur. C’est d’ailleurs un phénomène étrange à percevoir. Comment une posture peut-elle ainsi “bloquer” ou plutôt figer notre mental dans un espace temps? J’ai envie d’ajouter que
la torsion nous ramène dans NOTRE présent
Il est souvent bien commode de se réfugier dans le passé ou de se placer dans la perspective du futur. C’est clairement ce que j’ai perçu après une semaine complète à la sauce des torsions (vous savez que j’expérimente toutes les séances). Se retrouver 100% impliquée dans le présent est un impact fort de l’effet torsion pour lequel je ne trouve qu’un mot: étrange 🫢. Puisque la semaine dernière j’ai été rebelle en pratiquant d’une manière que je ne recommanderais pas, j’ai poursuivi en enseignant de telle sorte que chacun soit confronté sans fard à son présent dans la posture.
En quoi se ramener dans le présent est-il positif?
Tout d’abord, si je prends l’exemple très concret de la posture, cela permet un pseudo diagnostic. Cela enclenche un processus de réflexion qui nous pousse à prendre des décisions et à agir.
Un présent plus productif
Le présent booste le futur: que faire maintenant pour m’améliorer?
En principe, cela conduit (cela le devrait) à l’acceptation de la réalité telle qu’elle est. L’acceptation (et pas la résignation) est l’un des grands enseignements du yoga.
Cela nous renvoie au sutra II-16 des yoga sutras de Patanjali:
Heyam Duhkham Anagatam
Toute souffrance à venir doit et peut être évitée. Si on ne peut plus rien sur le passé, l’action se fait dans le présent. Et elle aura une répercussion sur notre futur.
Sur un plan tout à fait pragmatique, je suis très heureuse d’avoir finalisé le programme du voyage au Kérala du 5 au 21 avril 2025. Le programme a été envoyé aux “chouchous” prioritaires: ceux et celles qui m’ont déjà accompagnée en Inde. Ensuite, ce sera au tour des personnes qui se sont déclarées intéressées, également prioritaires. Très bientôt ce sera votre tour de découvrir ce beau programme, concocté avec le cœur, naturellement avec le professionnalisme d’une agence spécialisée dans les voyages sur le continent indien. C’est aussi le moment de se poser des questions: ai-je envie d’aller (ou de retourner) en Inde? De découvrir le Kérala, son ambiance douce et tropicale? De prendre soin de moi, de mon corps et de mon âme autour d’une cure ayurvédique? Si c’est oui, oui, oui alors j’intuite que vous arrivent en tête des freins, des réserves ou des sujets d’inquiétudes. Si c’est encore oui oui oui, quand vous recevrez le programme, au moins vous aurez le bénéfice d’un peu de rêve et d’étoiles dans les yeux. Et peut-être qu’il restera de la place, et peut-être que l’organisation cosmique se mettre à l’œuvre pour lever les obstacles. Au cas où, si ça vous titille (sans avoir vu le programme je suis d’accord), notez déjà les dates du 5 au 21 avril 2025. Je ne peux pas résister à l’envie de vous joindre une photo prise par Marielle Dehopère, enseignante de yoga Uniyoga, lors de notre voyage 2023. C’est cette photo que j’ai retenue pour illustrer le bulletin de pré réservation en ligne. Ce regard de petite fille est tellement captivant. Comme un appel. Vous pouvez aller faire un petit tour sur le site de Marielle ICI
Des idées plus claires, une perception plus juste (Pramana)
Dans le yoga Iyengar®, toutes les instructions sur le physique, l’alignement, la position correcte, visent à nous ramener dans le moment présent. C’est un (gros) leurre, de ne voir que la partie immergée de l’iceberg: des instructions débitées pour atteindre une posture dite idéale. Bien au contraire, chaque instruction nous ramène dans notre corps, suis-je bien là, dans mes bras, mes épaules etc. Il y a beaucoup à l’arrière plan, “backstage” comme on dit. Et je crois que c’est bien là une des incompréhensions majeures vis à vis du yoga Iyengar®. Cette pensée erronée correspond à Viparyaya selon Patanjali dans son sutra I-6. Viparyaya fait partie des 5 modifications du mental.
Les torsions nous ramènent vers Pramana, la perception juste, qui est aussi la première modification du mental (vrtti) citée dans le sutra I-6.
Pramana nous amène vers Pratyaksha, l’observation, la connaissance directe, la perception claire. Je l’assimile à l’expérimentation. C’est une des façons dont on reçoit la connaissance selon Patanjali.
Vous comprenez bien que ces réflexions ont pour socle des expériences personnelles. Je ne souhaite pas m’étendre davantage mais je ne suis pas là dans un exposé théorique, même si je vous cite les textes.
Si je reviens sur mon expérimentation dans les torsions, mon présent s’est imposé à moi, comme s’il était illuminé par un projecteur. Il n’y avait pas la place pour Anumana, la déduction, l’interprétation, la deuxième voie de la connaissance citée par Patanjali. Je suis certaine que vous vous interrogez sur la 3ème voie de transmission de la connaissance, ou bien alors vous aurais je perdu-e? 😁Il s’agit de Agama, le témoignage, la transmission, le savoir qui nous vient de sachants. Par exemple quand vous pratiquez le yoga Iyengar®, vous bénéficiez de la richesse de son enseignement.
C’est intéressant de comprendre que Patanjali traite aussi bien le concept du temps que celui de nos différents modes d’acquisition des connaissances.
Figurez vous que B.K.S Iyengar a apporté sa pierre à l’édifice avec le concept de la mémoire somatique. Il s’agit de la mémoire acquise par nos cellules. Plus clairement, quand on pratique régulièrement et de manière ininterrompue, nos cellules enregistrent les informations. La connaissance descend au niveau cellulaire.
Puisque la pratique se répercute en dehors du tapis, je me suis retrouvée plus productive dans mon présent, je dirais mobilisée, avec une puissance d’action plus concentrée.
Je ne dirais pas qu’il faut rester longtemps, ou pratiquer souvent les torsions pour éviter la procrastination mais il n’y a pas loin! 😂
Ces phénomènes impactant notre quotidien sont d’autant plus perceptibles lorsqu’on reste une semaine entière sur le même thème. On enfonce le clou si je puis dire. On parle à nos cellules et elles finissent par comprendre. C’est pourquoi le rythme séquencé du yoga Iyengar® avec une famille posturale par semaine, prend davantage de sens. C’est une approche unique à notre méthode. En surface, on peut dire que c’est un garde-fou pour éviter de pratiquer (ou enseigner) toujours la même chose et sur un même rythme. En effet, c’est très tentant de s’installer dans une routine. Si vous avez la chance de pouvoir suivre plusieurs cours par semaine, en présentiel ou en zoom, ou bien encore via le studio en ligne, vous vous donnez les moyens et la chance de percevoir ou de vous éveiller à quelques-uns de ces phénomènes subtils.
Les secrets d’une fréquence vibratoire augmentée
J’ai évoqué la semaine dernière, l’essence divine 🌟de chaque posture qu’il convient de capter pour fusionner véritablement avec elle. Sinon, la posture relève du folklore yogique (je vous provoque un peu là 😁)
Un nettoyage énergétique par les torsions
Si vous observez bien, la torsion, par nature, agit sur l’ensemble de nos chakras, au moins les 6 premiers. Selon la torsion (plus ou moins ouverte, ou plus ou moins compacte et dense), nous agissons plus précisément à différents niveaux. Il s’agit donc tout au long de ce ruban de chakras, ces roues d’énergie, d’un nettoyage- essorage avec un prana lui aussi plus ciblé ou concentré.
Bien sûr, toutes les postures, la séquence entière et l’équilibre de la séance sont conçus pour renforcer notre conscience vibratoire. Si la séance est réussie, un tadasana par un exemple (la posture de la montagne) peut devenir complètement vibrant. C’est indescriptible parce que cela relève de la magie yogique. La torsion y participe grandement mais aussi toutes les postures de fort étirement de l’arrière ou de l’avant du corps, pour créer ce phénomène de compression et décompression. Et après on décompense! 😁
Pour Guruji, chaque posture était une vibration, au même titre qu’un mantra.
En tant qu’enseignante, ce n’est pas tant l’enseignement des postures qui est l’enjeu mais la capacité à développer chez nos élèves cette pratique en pleine conscience qui développe leur conscience vibratoire. Pour cela il faut beaucoup de temps. Et de patience. Et d’engagement. De part et d’autre.
Plus d’empathie, un travail sur notre intelligence émotionnelle
Outre les sensations extraordinaires que cela peut procurer, l’augmentation de notre fréquence vibratoire nous rend plus empathique. C’est à dire que nous développons une meilleure capacité à nous placer sur la fréquence émotionnelle de notre entourage. Cela permet de décoder le non-dit et le non exprimé, de détecter des inconforts, sans parler de souffrances. En bref cela nous sort d’une pseudo anesthésie émotionnelle favorisée par les multiples urgences du quotidien.
Mon enseignante et formatrice Corine Biria disait que “si nous avons envie d’aimer tout le monde, c’est que notre pratique est bonne”.
Notre niveau d’empathie ou notre intelligence émotionnelle se révèle un bon marqueur de la qualité de notre pratique
Cela me donne l’occasion de mettre en lumière Elodie Windels, son nom ne sonne t-il pas comme un mantra? Elodie vit au Québec, elle est spécialisée en accompagnement en santé ayurvédique et méditation sur le son primordial selon les enseignements de Deepak Chopra (mon pygmalion, j’aimerais tant acquérir et déployer le fruit de mes connaissances comme il le fait - dans quelques vies certainement). Nous échangeons en ce moment quotidiennement avec Elodie (vous remarquerez que je vous livre des bribes de mon présent 😉). Je pense qu’elle ne m’en voudra pas si je vous transmets les 4 besoins émotionnels fondamentaux dans la session sur la liberté émotionnelle du programme d’Ayurvéda Chopra (les 4A):
Appréciation
Acceptation
Affection
Attention
Puisque je suis complètement immergée dans le Présent, auquel j’ai envie d’associer un grand P, comme pour Prana (vous allez rire mais en écrivant prana j’ai commencé à écrire Pizza, c’est ridicule 😂), je me suis posée les questions suivantes concernant les personnes de mon entourage proche:
Est-ce que je leur manifeste assez d’attention? Est-ce que je les accepte tels qu’ils sont (avec leurs qualités et leurs défauts)? Est-ce que je leur témoigne mon appréciation? Est-ce que je les entoure de mon affection? Est-ce que grâce à moi leurs 4 besoins fondamentaux sont comblés?
Croyez le ou non, cet échange avec Elodie 🙏, un beau signe de synchronicité, entrait complètement dans mon évolution de la semaine. Et cela m’a amenée à prendre quelques décisions. Vous pouvez aller faire un tour vers le site d’Elodie ICI
La pratique de ce soir
Revenons dans le Présent de la pratique. Il s’agit de la dernière séance du mois, traditionnellement davantage consacrée au Prana et aux postures restauratives. Vous remarquerez que je ne dis pas pranayama, car on peut s’attacher à faire circuler le Prana et à développer notre conscience respiratoire, sans pour autant effectuer des techniques classiques de pranayama (je ne dis pas que nous n’en ferons pas non plus).
Il semblerait bien que je sois restée sur le passé de la semaine des torsions 😁. Vous le savez
l’essence des postures est comme un concentré de parfum aux effluves éternels
Les temps forts de la séance
Shakti Prana Mudra: il s’agit d’un enchaînement qui coordonne le mouvement des bras associé à des Mudra (essentiellement 2 mudra).
Cela peut se faire debout ou assis mais je préfère debout.
Cela crée une harmonisation et un équilibre intérieur avec une forte connexion à soi et à l’univers.
Je guide la respiration et le mouvement au début pour que vous aboutissiez à une coordination prana/geste puis à un sentiment d’intégration. Cette pratique m’a été enseignée par Locana Sans Regret dans le cadre de la formation en Yoga Thérapie. Elle s’inscrit dans les outils thérapeutiques d’ouverture, de nettoyage et d’ancrage. Vous aurez le loisir de poser vos propres intentions sur les mouvements.
Voici une jolie proposition d’intentions coordonnées aux mouvements et à la respiration (cela ne vient pas de moi)
J’inspire l’énergie de la terre, j’inspire l’énergie du ciel
Je les laisse se rejoindre pour les déposer dans mon cœur
Je prends le meilleur de moi-même pour l’offrir à tous ceux qui viendront sur mon chemin
Je reçois beaucoup en retour, je ne garde que le meilleur pour le déposer dans mon cœur
Grâce à tout cela je grandis, je m’épanouis et je rends ce qui m’a été donné
Quelques postures pratiquées sur la base du concept - un mouvement/une respiration
C’est une approche intéressante qui fixe le mental et entraîne à la concentration. Cela met en lumière la difficulté de la coordination parfaite: entre le souffle et le mouvement il y en a toujours un qui va plus vite que l’autre. C’est donc une pratique fluide et en mouvement consacrée aux deux étapes d’entrée et de sortie de la posture, donc sans rester
Une pratique de torsions évolutives pour un nettoyage de nos centres énergétiques
Entre temps, naturellement quelques postures “posées” pour intégrer.
Salamba Sarvangasana avec la chaise.
Il s’agit de la posture sur les épaules avec la chaise. Elle est souvent utilisée dans un axe thérapeutique, notamment en cas notamment de problèmes d’épaules ou de fatigue. Elle ne nécessite aucune force musculaire et n’exerce aucune pression sur la nuque qui est bien soutenue par un bolster ou des couvertures pliées en deux. Ce sera la posture reine du jour. Comme ce n’est pas la première fois, vous devriez maîtriser l’installation de base pour rester confortablement. Ensuite je vous garderai assez longtemps et vous guiderai vers des variations (donc certaines que vous n’avez jamais faites, je précise cela pour les aficionados de cette posture qui pensent avoir tout vu 😉) pour aboutir au Savasana final.
Voici une version d’installation
On se retrouve ce soir pour expérimenter à 18H30 ⬇️
J’espère que vous apprécierez cette séance originale. Vous m’en donnerez les effets après coup.
Pour le cours en ligne:
vous recevrez un mail de Fitogram 15 minutes avant la séance: vérifiez vos SPAMS
Mot de passe : holiways06
Si vous avez un empêchement je vous envoie le replay
Si vous êtes abonné-e à l'application "le yoga enchanté" la séance est mise en ligne dès le lendemain
Et les autres jours?
Vous pouvez réserver jusqu’au 6 juillet inclus (je vais annuler les cours la semaine suivante avant le stage d’été 1, vous trouverez la raison ci-dessous)
N’oubliez pas de réserver vos cours d’ici là!
Un nouveau stage du dimanche à Roquefort les pins le 30 juin!
Je le confesse, ce stage vient (un peu) compenser mon absence pendant toute une semaine du 8 au 12 juillet, avant le stage d’été 1. En effet, j’aurai ma petite fille Gabrielle à la maison. Je vais donc annuler les cours cette semaine -là.
Comme d’habitude, le stage se déroulera de 9H30 à 12H30
Je le propose également en ligne 🙏
Et bien ouf, ou bravo. je vous remercie d’être ici dans votre lecture. Si vous pensez que mes écrits peuvent intéresser certaines de vos connaissances férues de yoga, n’hésitez pas à leur partager cette newsletter 🙏. Chaque nouvel abonné dans notre communauté est comme un petit cadeau. C’est aussi un encouragement à poursuivre cet échange auquel je consacre beaucoup de temps. Mais vous le savez, c’est avec plaisir, et fait avec le cœur. 💓
On se retrouve tout bientôt
Namasté
Isabelle