Mes chers yoginis et yogis
J’ai un petit quizz pour vous!
Comment reconnaît-on un yogi ou une yogini expérimenté-e selon vous!
A ce stade, fermez les yeux et formulez votre réponse. Celle qui vous vient à l’esprit de manière spontanée.
Alors, s’agit-il d’entrer dans Padmasana (le lotus), comme dans du beurre? De monter en Adho Mukha Vriksasana (l’équilibre sur les mains) avec légèreté? D’enchaîner les Surya Namaskar (les salutations au soleil) avec aisance et fluidité?
Certes, ce n’est pas faux. Indiscutablement, cela témoigne d’une pratique soutenue et assidue (Tapas). Mais ces belles réalisations n’excluent pas la pratique d’un yoga écervelé sans conscience, et finalement sans l’état yogi.
Je vais vous surprendre:
Selon moi l’expérience se manifeste en premier lieu autour du tapis et hors du tapis.
Les signes de l’expérience yogique
Voici un petit extrait de consignes yogiques éducatives que je distille au fil des cours.
La gestion de l’espace:
Ce n’est pas toujours une question de mètres carrés disponibles autour de soi. Dans un premier temps, il y a la disposition du corps sur le tapis: il doit toujours être centré (ainsi que le tapis aligné aux murs de la pièce cela va sans dire, car si le tapis est de travers….., imaginez les consignes d’alignement) avec la tête et les pieds sur le tapis, sauf si vous êtes de gabarit “king size” 😁sur un tapis standard. Cela signifie que si, pour les besoins de la posture, vous devez par exemple vous éloigner du mur derrière vous, vous devrez déplacer votre tapis si le fait de vous avancer vous fait sortir de votre “territoire” avec les pieds qui dépassent. Même les 3 à 5 mm d’épaisseur de tapis ont leur importance. De plus, “l’emprise au sol”, le fait de pouvoir agripper le tapis avec ses talons par exemple est facilitée avec les pieds sur le tapis. J’avoue que je rêve de ne plus avoir à répéter cette consigne élémentaire (à bon entendeur😉).
Idéalement, sauf instruction précise, ne collez pas votre tapis contre le mur. Vérifiez que vous avez la place pour étirer les bras derrière la tête sans toucher le mur. Et pour cela donnez- vous une marge. Car si vous ne touchez pas en vous installant, vous découvrirez qu’avec le pouvoir d’extension et d’élasticité du corps dans les postures, vous gagnerez des cm. Par rapport à vos voisins, vérifiez que vous pouvez placer les bras en Savasana, à 45 degrés environ du corps, donc les mains en dehors de votre tapis, sans vous déranger. La solution? Décalez votre tapis avant-arrière. Surtout, ne rapprochez pas vos bras le long de votre corps en mode momie. Votre espace est non négociable.
La gestion des supports
Ils sont là pour aider, rendre la posture accessible ou faire comprendre certains alignements. Je reconnais qu’ils peuvent être facteur de dérangement. Quand vous passez d’une posture à l’autre, il est possible que vous deviez changer de support. Gardez en tête de les superposer et de les placer de telle sorte qu’ils ne se mettent pas en travers de vos mouvements. Christian Pisano, certainement parfois lui-même dérangé par le désordre, nous demandait de toujours ramener chaque support après utilisation pour que nous ayons place nette autour de nous. Cela occasionnait de nombreux allers et retours (aller chercher et remettre à chaque fois la ceinture, le bolster et aller les récupérer plus tard). Personnellement, ces allers et retours me dérangeaient dans la fluidité du cours. Au centre de yoga Iyengar avenue Victor Hugo c’était bien différent. Parfois, on avait l’impression que la salle de matériaux entière se retrouvait dans la salle de pratique. Alors, grand coup de G…..de l’enseignant: “débarrassez toute la salle”. Ma méthode, je dirais, est entre les deux: nous prenons près de nous ce qui nous servira pendant la séance, mis à part les chaises. Pour le reste, l’organisation fonctionnelle des supports autour de soi relève de l’expérience de chacun au fil du cours. Avec le temps, on apprend à ne pas avoir de fouillis autour de soi.
Une utilisation fluide et fonctionnelle des supports témoigne aussi de l’expérience. Par exemple la posture que nous allons voir ce soir, nécessite l’utilisation de la chaise, de couvertures et bolsters, d’une distance adéquate par rapport au mur. Elle nécessite de se mouvoir avec fluidité sans se coincer. Voici les propriétés de l’élément Eau. C’est aussi dompter avec confiance son appréhension ou ses résistances.
Les gestion du regard
Il y aura un long article sur le sujet (yeux ouverts ou yeux fermés?) sur la gestion de sa tête et de son regard, en dehors de l’aspect purement postural, dans le futur carnet de pratique yoga enchanté. Si on veut poser son mental (et c’est bien le but du yoga “Yoga Citta Vritti Nirodhah”, il faut aussi poser son regard, éviter de le laisser virevolter dans la pièce et vers ses voisins.
Le mode économie d’énergie
Cela vient avec le temps et l’expérience. On apprend à ce que chaque geste soit juste, ni trop, ni trop peu, de manière à préserver son énergie. Au fil de la pratique, les postures deviennent de moins en moins musculaires.
Reconnaître les bonbons 😊
Les pratiquants expérimentés sont rapides à préparer leurs supports pour s’installer et profiter souvent du “bonbon” qui consiste à être “posé” avant la posture. C’est la pause cachée, qui permet de développer sa conscience corporelle et respiratoire ainsi que de bien s’ajuster.
Vous voyez combien l’expérience se dévoile en dehors des postures. Tout ceci évidemment n’empêche pas une ambiance “cool” et chaleureuse. Il s’agit de codes cachés que je vous dévoile ici pour plus de clarté. Je me souviens que Christian Pisano, dans un cours avancé, avait eu un “coup de chaud” par rapport à la gestion de l’espace de certains élèves. Il avait lancé “si vous ne savez pas gérer votre espace, vous n’avez rien à faire ici”. C’était cru mais vrai. Cela vous illustre bien l’importance de ces points, avant même d’avoir commencé la moindre posture.
Les nouveautés de la semaine
C’est un eu paradoxal d’évoquer les “nouveautés” de la semaine, dès lors qu’il s’agit de sujets datant de milliers d’années. Et, puis, pour les nouveaux abonnés à cette newsletter, cela pourrait laisser penser que chaque semaine il y a des nouveautés. Nouveautés non, mais faits marquants ou orientations, oui.
“Ouvre tes chakras, ça ira mieux après”
Vous avez certainement entendu cette expression, en dehors même d’un cours de yoga. Les chakras font partie de la culture G du yogi. Je les cite souvent, avec leurs petits noms sanskrits, en espérant que chacun puisse bien les localiser et les nommer. Toutefois, cette expression populaire “ouvre tes chakras” rend le sujet un peu galvaudé. Cette semaine, j’ai choisi d’enrichir le focus sur un chakra par les glandes endocrines et les points marmas correspondants.
A chaque chakra (centre d’énergie subtile) sa glande endocrine
Voilà qui rend les choses très concrètes! J’ai abordé le sujet de la stimulation de quelques glandes endocrines dimanche, lors du stage renouveau de printemps. Je poursuis cette semaine avec l’idée de mettre le plus possible de pratiquants au diapason.
Vous vous demandez certainement comment on peut stimuler une glande endocrine enfouie à l’intérieur de notre corps:
Par la respiration consciente dirigée dans certains endroits du corps
Naturellement par les asana qui viendront stimuler plus particulièrement telle ou telle zone
Et bien sûr, on peut compléter par une Mudra qui modifiera la direction du souffle.
A chaque chakra son marma
Voici une petite excursion à nouveau dans l’univers de l’Ayurveda. Si riche et si profond. Pour faire court, les marmas sont des points d’acupression ayurvédiques. Ils sont au nombre de 107, de taille différente, répartis dans le corps entier.
En voici la cartographie qui vous donnera une meilleure idée:
Comment se fait-il qu’après toutes ces années de pratique, d’enseignement et d’apprentissage je n’ai jamais entendu parler des points marma?
…..alors qu’en yoga, nous pressons ensemble, ou bien contre des supports, différentes parties du corps. Et on le sent bien, n’est-ce pas, que certains points d’appui sont thérapeutiques et à la limite “névralgiques”. Un certain nombre d’entre eux correspondent à des points clés en yoga Iyengar, que l’on demandera de presser, souvent pour un meilleur ancrage, ou bien d’ouverture.
Ne trouvez-vous pas intéressant de savoir que le marma Indrabasti situé au milieu du mollet contrôle l’appareil digestif? Ainsi le simple fait de s’assoir en Vajrasana, sur les talons, stimule le feu digestif Agni et vous permet de mieux digérer. Voilà qui donne un relief particulier à cette posture.
Puisque les douleurs de genou sont fréquentes, il est aussi bon de savoir que le marma du genou droit (Janu pour genou) contrôle le foie et le marma du genou gauche contrôle le pancréas.
Dernier petit exemple, voila pourquoi en Adho Mukha Svanasana (la posture du chien tête en bas), il est recommandé de bien presser la base du pouce: là se situe le marma Kshira qui contrôle le plasma et le système respiratoire.
Puisque tout est lié, les marmas sont reliés aux 5 éléments, aux doshas et sous-doshas, les constitutions Ayurvédiques et aux chakras. Ce sont des zones de soin. C’est ainsi que je le comprends, en faisant un raccourci.
Les marmas peuvent se révéler des points sensibles ou douloureux. Cela donne une autre dimension à l’art postural et nous aide à poser des intentions.
Voilà une jolie histoire, bien ronde. Qu’en pensez-vous?
La posture du jour: Salamba Sarvangasana avec la chaise
Je me suis lancée un défi cette année: initier chacun d’entre vous aux inversées restauratives de base. Nous avons commencé par Viparita dandasana avec la chaise qui constitue une alternative à Salamba Sirsasana, la posture sur la tête.
Salamba Sarvangasana avec la chaise, la posture sur les épaules, représente une alternative à sa grande sœur, réalisée de manière indépendante. Dans les postures inversées avec support, on n’utilise aucune force musculaire. C’est une option intéressante en cas de fatigue, de faiblesse ou de douleur des épaules. Elle crée un étirement fantastique du devant du corps, très difficile à reproduire dans la posture classique (il n’y a qu’à regarder les plis du t-shirt).
Il y a peut-être juste un hic 😁 qui se dissout comme par magie avec la pratique: vaincre pour certaines personnes la peur de glisser en arrière. Comme quoi, il ne suffit pas d’escalader l'Himalaya, comme disait Corine Biria, pour être confronté à ses peurs. Pourtant, une fois acquis le mécanisme de l’installation, c’est une posture formidable pour des personnes qui n’arrivent pas à s’installer ou à tenir la posture classique dans la durée. Car n’oublions pas que pour recevoir les effets thérapeutiques des inversées, notamment sur le système nerveux, elles doivent être tenues au moins 5 minutes.
Si cela peut vous inspirer, voici une démonstration de personnes souffrant de la maladie de Parkinson , élèves d'un centre de yoga Iyengar à Bombay depuis plus de 10 ans. L’installation en Viparita Dandasana se situe autour de la 3ème minute et en Salamba Sarvangasana avec la chaise à la 4ème minute environ.
Cette démonstration m’émeut beaucoup
Vous observerez comment ils “glissent” dans les postures, avec fluidité. Les jambes sont tendues mais sans dureté. L’alliance parfaite de Sthira (la fermeté) et Shukha (le confort).
Les voici installés
Certes dans la posture finale, les bras sont à l’intérieur de la chaise pour une plus grande ouverture des épaules et de la poitrine.
Et vous, ce soir, pourrez-vous vous installer avec la même aisance?
Venez expérimenter aujourd’hui à 18H30 ⬇️
Pour le cours en ligne:
vous recevrez un mail de Fitogram 15 minutes avant la séance: vérifiez vos SPAMS
Mot de passe : holiways06
Si vous avez un empêchement je vous envoie le replay
Si vous êtes abonné-e à l'application "le yoga enchanté" la séance est mise en ligne dès le lendemain
Et les autres jours?
C’est à vous! Vous pouvez réserver jusqu’au 16 mai! Je vais bientôt mettre le planning à jour, les cours reprendront à partir du lundi 29 mai
Et les stages d’été?
Les stages d’été sont une consécration de la maturation des axes développés pendant l’année. Ils sont aussi sous le signe de la “résolution” de début d’année qui fixe le cap. Souvenez-vous, cette année c’est Sauca, la propreté, la purification.
Le stage 1 est parfait pour les débutants ou en introduction du stage 2.
Le stage 2 nécessite une expérience d’au moins 3 ans du yoga Iyengar, ou bien être enseignant de yoga ou en cours de formation. Ce n’est pas tant le “niveau” pour exécuter les postures qui importe, que la connaissance des alternatives et de ses limites. Les bases sont réputées acquises.
Le stage été 1 est complet, matin et après midi, avec une liste d’attente le matin
Il reste deux places pour le stage été 2 (1 le matin et 1 l’après midi)
Les inscriptions pour le stage en ligne 1 & 2 aux sessions d’après-midi sont ouvertes. S’il vous plaît, inscrivez-vous, pour me donner de la visibilité si vous êtes intéressé-e. Sinon, j’ouvrirai une place supplémentaire en présentiel aux sessions d’après midi et supprimerai l’option stage en ligne. Mais j’attends 😇.
Je vous remercie du fond du cœur pour votre fidélité et votre lecture assidue. 🙏 Si vous pensez que cette newsletter peut intéresser des ami-es yogis, n’hésitez pas à la partager.
A tout bientôt sur le tapis
Namasté
Isabelle
PS: Le prochain stage du dimanche de 9H30 à 12H30 à Roquefort les Pins le 14 mai est complet en présentiel mais ouvert en ligne
PS2: Et le dernier stage du dimanche à Mouans Sartoux avant l’été aura lieu au le 4 juin de 9H30 à 12H30. Les inscriptions se font directement sur le site de l’Atelier du Yoga ICI