Chère yogini, cher yogi,
Il ne vous aura pas échappé qu’hier c’était un grand jour: le solstice d’été, la journée internationale du yoga, et la fête de la musique. Concernant la journée internationale du yoga, j’espère que “vous avez bien pas pratiqué” 😁. Cela me fait penser à une ancienne pub de Pulco “même que c’est toi qui l’a pas fait” 😁. Que fait-on le jour de la fête du travail? Sauf dans les métiers urgentistes ou de service , on ne travaille pas n’est-ce pas? Et le jour de la fête des mères? C’est le jour pour les mamans, dans un monde idéal, de se laisser porter et de ne plus s’occuper au moins le temps d’un jour, que d’elles-mêmes. Alors, cumuler les heures de tapis le jour de la fête internationale du yoga, pourquoi pas, mais personnellement, j’aime bien célébrer dans la non-action, pour changer. Cela démontre aussi que la pratique n’est pas seulement une séance de postures ou des exercices de pranayama. Dans ce registre, j’ai bien pratiqué: déjà toujours à fond sur le carnet Yoga Enchanté 2, le pranayama du matin avec Estelle (quand même 😉), les Mudra, la conscience du souffle tout au long de la journée, la concentration sur notre Niyama de la semaine: Santosha, que je me suis délectée à chérir. Alors: qu’est-ce que la “pratique”?
Santosha
Comme vous le savez, Patanjali décrit dans les Yoga Sutras, les 5 yamas, règles de vie en société et 5 Niyamas, règles de vie individuelle. Cela ressemble aux 10 commandements.
Chacun de ces préceptes universels comporte des vertus thérapeutiques
S’en imprégner prend du temps, d’autant plus que si on croit avoir compris, rien n’est moins sûr. Pour exemple, le premier des Yamas, Ahimsa, la non violence ou bien la bienveillance, est le plus repris par les stagiaires en formation de yoga auxquels on demande de choisir un sutra et de le commenter. Pourtant, je vois souvent des constitution Pitta (très feu) qui nourrissent une pratique aggravante, en voulant aller plus loin, plus haut, plus fort, au risque de créer des douleurs, des tendinites etc. C’est donc une pratique violente pour eux, irrespectueuse de leur nature et de leur besoin profond: se montrer bienveillant sans agresser leur corps.
Pour mémoire voici les 5 niyama ou disciplines individuelles :
Saucha : la purification du corps et de l'esprit
Santosha : le contentement
Tapas : la pratique ardente, soutenue
Svadhyaya : l’étude, l’exploration de Soi
Ishwarapranidhana : l'abandon et le lâcher prise
Appréhender Santosha sur le tapis
Sur le tapis, c’est un peu le retour à l’état primaire. C’est brut: le tapis et nous, notre corps, avec un minimum d’artifice, d’accessoires et de signes distinctifs.
On est d’accord sur le fait qu’on n’a rien, sur ce tapis. Mais on le sentiment d’avoir “Tout”. Ce ressenti survient surtout en Savasana, à la fin d’une (bonne) pratique. Toutes les cellules du corps repues comme après un (bon) repas, à la fois nutritif et léger, qui vous laisse à la frontière ténue entre le plein et le vide. En Savasana, le plein et le vide se côtoient aussi, ainsi que le léger et le lourd, le Soi et l’Univers. Toutes les propriétés des 5 éléments de la nature (l’éther, l’air, le feu, l’eau et la terre) se mélangent pour se fondre dans une sensation unique.
En Savasana, sur votre bout de tapis, laissez émerger Santosha, le contentement
Je vous laisse à votre propre définition. Souvent, intellectuellement, on dira qu’il s’agit d’accepter ce que l’on a, de ne pas convoiter les attributs du voisin, matériels ou physiques etc. Ce n’est pas mon propos ici. Ne nous laissons pas encombrer par ces définitions restrictives qui comportent une négation. C’est faire fausse route. Le ressenti de Santosha est 100% positif, doux et surtout profond. Il est très proche de Hasya, la joie. L’intérêt de le ressentir sur le tapis, c’est de pouvoir prolonger cet état dans la vraie vie (on peut se demander laquelle est “vraie” d’ailleurs sur le tapis ou en dehors du tapis), le plus longtemps possible, quoiqu’il advienne. Et puisque cette sensation de plénitude se sera inscrite dans votre mémoire neuronale, vous pourrez la rechercher au plus profond de vous mêmes, lorsque des circonstances moins favorables vous en auront éloigné-e.
Santosha est décrit dans le sutra II-42
Santoshad an-uttamah sukha-labbhah
“Par la pratique de Santosha, on connait le plus haut degré de bonheur”
Vous remarquerez que “Sukha” “monte en grade”: en effet on traduit souvent Sukha par aisance et confort.
Je vous cite tellement en cours ou en stage le sutra II-46 « Sthira Sukham Asanam », “la posture doit être ferme et confortable”, que vous devez en être “repu-e”. Sur le tapis, on commence par installer la structure, l’alignement, la fermeté, c’est la phase Sthira. Puis, sans rien sacrifier à la structure, on adoucit, c’est à dire qu’on retire toute forme de rigidité, notamment avec la grâce du souffle, c’est l’étape Sukha. Cela illustre le concept des forces opposées qui créent un équilibre, physique et psychique.
Alors, comme si on jouait au légo, on pourrait déplacer le sutra II-42 à la suite de ce sutra II- 46, pour expliquer que le contentement vient naturellement de cet équilibre entre Sthira et Sukha. De même que l’on pourrait mettre en regard Tapas, la pratique intense, et le Savasana réparateur final, pour expliquer que Santosha découle directement et naturellement de cette alternance ordonnée Tapas/Savasana (ou des postures de récupération).
Est-ce que cela fait sens pour vous?
Santosha après les extensions arrières
Santosha est plus facile à ressentir (ce n’est que mon expérience) après une séance d’extensions arrières car on travaille sur la zone cardiaque et l’ouverture du cœur. Et ce bon travail n’est possible qu’avec la coopération des autres zones du corps, notamment la région du bassin. L’exigence porte aussi sur la colonne vertébrale dans son ensemble, depuis sa racine jusqu’au sommet de la tête. C’est à mon sens pour cela que l’effet induit est aussi global. A cela j’ajouterais la spécificité des extensions arrières qui consiste à nous retourner le cerveau d’une manière unique. Le fin du fin étant de détendre le cerveau dans cette position de tête inversée. Sachant que l’on travaille la poitrine, le haut du dos et la région du cœur, on est très proche de la tête et du cerveau, vers lequel on a le reflexe de transporter et concentrer toutes nos crispations. Evidemment, voilà l’erreur à ne pas faire et le véritable défi à relever. Cela correspond à Ishvara Pranidhana, l’abandon ou le lâcher prise
Si le sutra II-45 “Samadhi-siddhir ishvara-pranidhanat” explique que “Par l’abandon à Dieu, s’accomplit la réalisation du Samadhi”, je serais beaucoup plus terre à terre pour nos extensions arrière: si vous ne lâchez pas prise sur la position du cerveau, vous n’y serez pas.
Je vous l’ai déj dit, j’ai eu l’immense chance d’expérimenter cette “explosion de mon cerveau en 1000 morceaux” sous les instructions de Guruji en Parsvottanasana, les bras croisés en Baddha Hastasana derrière le dos, lorsqu’il m’a fait aller en arrière, plus, pluuuus, PLUS!!! D’ailleurs j’ai la photo dans mon studio qui immortalise ce moment qui date de 26 ans. Quand je la regarde, je vois bien combien ce lâcher de cerveau représente un défi toujours renouvelé.
D’ailleurs, cela ne vous aura pas échappé, Parsvottanasana était en scène dans tous les cours ce mois-ci. Oui, elle prépare traditionnellement aux flexions avant, mais n’oubliez pas ses 3 phases:
extension arrière (on ne la fait pas à chaque fois)
dos concave
et enfin flexion avant
C’était la “sous-posture” du mois et au final je suis contente (Santosha! 😁) de constater qu’avec la répétition hebdomadaire et pour certains plusieurs fois par semaine, les bassins étaient mieux placés.
Et la posture du jour? Urdhva Dhanurasana!
La reine des extensions arrière. Oui c’est une posture avancée, on ne va pas se le cacher car elle engage tout le corps. Elle nécessite une bonne compréhension des mécanismes posturaux, les fameuses bases, pour assurer votre protection. Et puis, évidemment, elle sous-entend une pratique régulière qui aura développé vos muscles profonds. Un gymnaste pourra la faire mais ce ne sera pas une yogasana.
Je vous ai préparés ceci dit: souvenez-vous du travail des poignets et bien sûr de Pinca Mayurasana la semaine dernière. Ne croyez pas que les postures se succèdent sans lien.
L’un des plus grands freins se situe dans les épaules et les bras qui doivent être étirés et tendus. Et bien sur la souplesse des poignets.
Encore une fois je vous rassure. L’intérêt de ces séances d’étude posturale repose sur le préparations ciblées et graduelles, avec toujours la possibilité de rester dans la phase précédente. Et puis, il existe les supports qui permettent d’approcher la posture, notamment la chaise qui est d’un grand secours pour s’entraîner. Seul-e à la maison, c’est plus délicat, mais à 3 et avec des sangles, on peut y aller, sans effort. Monter aussi avec un bolster sous le dos peut aider.
Lors de cette séance vous mettrez en pratique les yamas et niyamas:
Tapas: oui! Il faut pratiquer intensément, notamment dans les préparations
Ahimsa, le premier des yamas: sachez vous arrêter, si c’est trop je vous donne une alternative, ou vous restez dans la phase précédente
Santosha: soyez content-e et acceptez là où vous en êtes, c’est déjà formidable d’être là
Ishvara Pranidhana: au passage lâchez-prise, abandonnez votre cerveau dans sa position en arrière inhabituelle, c’est un “bain de cerveau”
J’espère, en tous cas, rendre concrètes pour vous ces notions philosophiques. A ma façon et sans prétention aucune, car il y a des personnes très savantes qui livrent de magnifiques interprétations sur ces sujets.
J’ai espoir que vous vous installerez dans votre moment de vérité, Satya, le deuxième des Yama, après Ahimsa: vous serez dans le moment juste, dans la position juste pour vous, loin de maya l’illusion. Dans la vérité, Ici et Maintenant.
Alors, après notre magnifique paon qui faisait la roue, on poursuit et on tourne et on se retourne et on est content! 😂
On tente l’expérience ce soir à 18H30 ? ⬇️
Pour le cours en ligne:
vous recevrez un mail de Fitogram 15 minutes avant la séance: vérifiez vos SPAMS
Mot de passe : holiways06
Si vous avez un empêchement je vous envoie le replay
Si vous êtes abonné-e à l'application "le yoga enchanté" la séance est mise en ligne dès le lendemain
Et les autres jours?
C’est à vous! Le planning est à jour jusqu’au 9 juillet.
Je vous que votre carnet de séances ne se périme. Il passera l’été au chaud et vous le retrouverez à la rentrée.
N’oubliez pas les stages d’été en ligne (c’est complet en présentiel avec liste d’attente sur toutes les sessions). Cette année ils ont une portée thérapeutique:
Pour le stage 1, nous travaillerons sur les Vayu, les courants d’énergie vitaux,: comment équilibrer vos Vayu pour aller mieux?
Pour le stage 2, toujours à la recherche de l’équilibre en fonction de votre constitution ayurvédique. Comment équilibrer votre Dosha dominant, selon votre état et la saison: le stimuler ou l’apaiser?
Je vous laisse vous inscrire
Avant de vous laisser, je vous partage la carte oracle tirée ce matin, issue de mon oracle “Les portes Magiques de l’Univers” (rien que le nom vous embarque n’est-ce pas?)
Le message n’est-il pas extraordinaire? Regardez les mains: autant de Mudra!
Je vous souhaite une belle journée marquée par le contentement 🌞
A tout bientôt sur le tapis
Namasté
Isabelle
PS1: le voyage au Kerala 2024 est complet, je suis contente 😁
PS2: le prochain stage du dimanche à Roquefort les Pins le 9 juillet est complet
PS3: je mettrai prochainement à jour le planning avec quelques cours “tous niveaux” la semaine du 10 juillet avant les stages et sur la première quinzaine d’août. Il n’y aura plus les cours par niveaux et thématiques après la première semaine de juillet, sauf peut-être le cours chouchou du samedi matin. Soyez patient car mon planning perso de l’été est encore incertain, sauf le “débarquement” des enfants à partir du 17 août.