Mes bien chers yoginis et yogis,
Bienvenue en 2021! Comment vous souhaiter, du fond du cœur il va sans dire, une bonne et heureuse nouvelle année?
Puisque le thème du yoga nous unit et nous réunit, j’ai sélectionné pour vous mon yoga sutra préféré. En fait il y en a d’autres mais c’est celui-ci qui s’est imposé à moi pour vous aujourd’hui.
Après le mantra de la nouvelle année, rien ne vaut “un bon sutra”😇.
Il s’agit du premier sutra du deuxième chapitre des Yoga Sutras de Patanjali: Sadhana pada, Sadhana signifiant “pratique”.
II.1 tapah svaddhyaya Isvarapranidhanani kriyayogah
Tapas c’est l’ascèse, la pratique régulière et sérieuse, l’autodiscipline. la racine tap signifie briller, brûler => le feu de notre ardeur à pratiquer va brûler tout ce qui nous encombre.
Svadhyaya correspond à l’étude des textes, l’étude de soi par la référence constante à son expérience dans la pratique, c’est se comprendre depuis l’enveloppe extérieure, le corps, jusqu’à l’être intérieur
Isvara: Dieu, le seigneur en toute chose
Pranidhanani : l’abandon, couché sur, tourné vers
Kriya yoga: le yoga de l’action
C’est ainsi que Guruji traduit ce sutra :
“ Un zèle plein d’ardeur dans la pratique, l’étude de soi et des textes sacrés et l’abandon à Dieu sont les actes du yoga.”
Et voici comment je me suis appropriée ce sutra (cela n’engage que moi😉)
Le yoga de l’action repose sur 3 piliers inséparables, c’est le “Utthita Trikonasana” parfait (vous savez que je vois tout en 3D en mode Utthita Trikonasana):
la pratique assidue et rigoureuse
l’étude de soi et des textes
l’abandon au divin
Ce qui me plaît c’est que cela s’applique à tous les compartiments de notre vie et bien au delà du tapis. Vous savez aussi que je suis une adepte de la “philosophie appliquée”.
Sur la pratique assidue et rigoureuse:
Je crois profondément que nos accomplissements découlent de la constance et de la rigueur. Si on pratique régulièrement, avec sincérité et engagement, on fera de même dans d’autres domaines de notre vie. Et c’est ainsi qu’un cercle vertueux s’installera. Et puis, j’aime bien le mot Tapas, il “claque” comme on dit. Il est facile à retenir (alors retenez-le bien), et j’aime le chaud! Cramer les impuretés, ça me plaît! 😁
Sur l’étude de soi et des textes:
Franchement, si on pratique sans s’observer, on risque d’aller trop loin et de se faire mal. L’enseignant donne des points et des orientations mais le yoga reste une expérience personnelle et individuelle. J’évoque souvent svadhyaya dans mes cours pour éviter une pratique mécanique et, disons-le, écervelée.
Si vous pratiquez depuis longtemps de manière régulière (Tapas!), vous percevez certainement un manque, comme un vide. Vous avez besoin de svadhyaya, c’est à dire d’étudier des textes et de vous imprégner de philosophie. C’est pourquoi beaucoup de pratiquants s’engagent dans une formation de professeur de yoga car c’est le moyen d’accéder à ce qu’il y a “derrière” la pratique posturale et du pranayama.
Sur l’abandon au divin
Je vais vous faire une confidence: je vois beaucoup de pratiquants, même enseignants, qui demeurent agités, occupés à s’autocorriger pour atteindre l’alignement supposé parfait. Et pourtant, tellement de postures appellent cet abandon. Je me souviens d’une convention nationale avec Birjoo Metha sur le thème de la douleur. Il nous a fait faire plusieurs fois Virabhadrasana 1, une posture difficile, exigeante, dans laquelle on ne peut guère rester longtemps. Birjoo nous guide une dernière fois et alors que nous avions la jambe avant bien pliée, les bras levés avec la tête en arrière et le regard tourné vers le ciel, il crie d’une voix forte: “Surrender to God” (rendez-vous à Dieu). Et là mes larmes ont jailli, c’était beau, magnifique, toute fatigue envolée.
Voyez-vous, alors que nous avons tendance à tout contrôler, à vouloir tout maîtriser, cet aspect abandon à plus grand que soi, à l’Univers, me semble être d’un grand soutien. En tous cas avec un effet d’apaisement profond. N’est-ce pas le but de notre pratique?
Je vous invite donc à étudier les Yoga Sutras de Patanjali. En complément de Lumière sur les Yoga Sutras de Guruji, je vous recommande la version de Françoise Mazet pour une initiation.
J’ai envie de vous retourner la question maintenant: quel est votre yoga sutra préféré? celui qui vous inspire le plus, qui est de nature à vous soutenir?
Et votre posture mystère?
Et bien justement, aujourd’hui je ne vous en ferai pas mystère. ce sera Virabhadrasana 1, la posture du guerrier N°1. En illustration de ce merveilleux sutra, en célébration de notre semaine consacrée aux postures debout. N’oublions pas qu’elles sont digestives et amincissantes, cela ne peut mieux tomber!
Observez comment le cerveau de Guruji est posé. Et ses mains en anjali mudra! Anjali signifiant salutation, prière, révérence et mudra le sceau. La signification ne donne t-elle pas tout son sens au mouvement?
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Isabelle
PS1 : Si vous ne pouvez pas participer au cours, inscrivez-vous ou restez inscrite – e, je vous enverrai le lien le lendemain pour une pratique en replay, sans limitation de durée. C’est le gros avantage par rapport aux cours en présentiel (pas venu c’est perdu !)
PS2: Voici une photo de ma petite fille Gabrielle endormie sous les cordes sur une couverture de yoga, avec sa maman à côté qui réparait son dos