Bien chère yogini, bien cher yogi,
Grâce à vous cette semaine je vais être délivrée! 💃Oui! Enfin les stages d’été sont en ligne et mon projet de retraite yoga en pleine nature est concrétisé. Je me sens un peu en retard par rapport aux autres années. Ce n’est pas étonnant, car dès janvier, je mets habituellement en ligne et communique sur les stages d’été selon un format bien rôdé: une semaine niveau 1, une semaine niveau 2, des sessions de 3 heures, un groupe le matin et un groupe en fin de journée. Plusieurs d’entre vous se sont manifestés en avance. Ils ont donc été prévenus lundi en avant première que le stage était ouvert à la réservation.
J’ai quelque chose d’un peu amusant à vous raconter. Quand j’ai commencé à rédiger cette newsletter (vous comprenez que cela me prend du temps!), à la suite de ce qui précède, je vous rafraichissais la mémoire sur le format du stage d’été à Roquefort les Pins, du 20 au 24 juillet, par sessions de 3 heures, matin ou après midi, avec le lien pour vous inscrire. Et voilà qu’il ne reste plus de place! Soit je suis trop lente dans ma rédaction, soit vous êtes ultra rapides. Votre motivation me réjouis et m’honore. 🙏
Ceci dit, ce n’est pas une très bonne nouvelle pour vous si vous aviez prévu de vous inscrire. Dans ce cas, si vous êtes fermement décidé-e, faites-moi signe, je vous inscrirai sur une liste d’attente virtuelle. Je ne vous recommande pas de vous inscrire en liste d’attente de manière classique, car le système vous demandera de régler les arrhes. L’aléa est trop grand, d’autant plus que si vous vous inscrivez pour le matin par exemple, il est possible que le désistement intervienne sur la session d’après midi.
D’un certain côté, je suis très heureuse de cet engouement, cela me réchauffe le coeur. Les stages d’été sont des moments précieux, un ritel annuel avec certains inscrits que je ne revois qu’à cette occasion, éloignement oblige. De l’autre, je suis un peu désolée de participer indirectement et involontairement à une forme de “rush” pour avoir sa place, ou ses places, car le stage se conjugue parfois en duo ou en trio dans un contexte de moments partagés.
Me voici maintenant avec la nouveauté 🤩
La retraite du weekend du 14 juillet à la Casa des Madeleines à Saint Jeannet
C’est une expérience différente, en immersion, avec dans sa formule immersion complète, le concept du “rien à faire” (celui là, je l’adore 😅). Rien d’autre que de s’occuper de soi, de prendre soin de soi. C’est un peu dans le même esprit que notre cure Ayurvédique au Kérala, un espace temps pour soi, entre soi, avec des effets qui perdureront dans le temps. J’en profite pour vous rapeller que nous partons du 5 au 21 avril. Les cours (et la newsletter) seront naturellement interrompus pendant cette période.
Je vous ai dévoilé ces deux dernières semaines de petits bouts du programme. Le voici au complet!
Une retraite, c’est aussi une petite cure, pour notre santé physique, mentale, émotionnelle. Ne ressentez-vous pas le besoin de vous affranchir du quotidien? Pour mieux y revenir bien sûr, avec peut-être quelques nouvelles habitudes et envies.
J’ai précisé dans le programme qu’il s’agit d’une retraite “tous niveaux sauf débutants complets en yoga Iyengar”, à l’exception d’enseignants de yoga (certifiés ou en formation). Plusieurs d’entre vous m’ont sollicitée, exprimant le souhait de venir accompagné-e. Dans ce cas, contactez-moi. Je ne serai pas “bloquante” car l’immersion ne doit pas rimer avec exclusion. Je comprends bien cette envie de partage, de se retrouver, et de vivre ensemble une belle expérience.
Si vous prévoyez de venir en couple, l’écolodge avec deux lits vous sera réservé. Mais il n’y en a qu’un! Vous devrez le préciser dans le formulaire pour la Casa des Madeleines.
Focus sur le souffle
Je m’adresse tout particulièrement à ceux ou celles d’entre vous qui bataillent un peu avec leur souffle en yoga. Surprenant ou non, je connais des pratiquants de yoga Iyengar®, avec même plusieurs années de cours suivis avec assiduité, qui n’arrivent toujours pas à faire ami-ami avec leur souffle et à comprendre le lien intime entre asana et prana. Dans ce cas, à un moment donné, survient un plateau dans la pratique, une incapacité à avancer, et je ne parle pas que sur le plan physique. Des douleurs peuvent même apparaître et s’installer.
Sans vouloir (une fois de plus 😅) stigmatiser mes chèr-es Pitta, je dois reconnaître que cette asymétrie entre l’énergie consacrée à la bonne réalisation des postures (la conscience posturale) et leur conscience respiratoire, les concerne plus particulièrement.
En cette saison d’été, justement, il faut apaiser Pitta qui peut s’aggraver avec la chaleur. Nos pratiques seront adaptées aux cycles de la nature.
Voilà ce que vous attendez: le formulaire de pré-inscription!
Thom, le gestionnaire de la Casa des Madeleines prendra contact avec vous pour régulariser votre inscription.
Et sans attendre, il ne vous reste plus qu’à réserver votre place pour l’enseignement sur mon site
Phénomène de synchronicité, j’ai ouvert hier matin, un livret de Geeta Iyengar, tout frais tout chaud sorti de Pune. J’utilise souvent, à mon insu, mes “ouvertures” de livres comme une carte oracle: mon regard se pose sur une phrase, un thème. Je le prends comme un message qui m’oriente ou conforte une voie.
1ère page, 1ère ligne, Geeta écrit:
“La situation actuelle est telle, que chacun recherche des résultats rapides et instantannés. Personne n’ a de patience. La douleur et le labeur sont rejetés. La nature inerte refuse l’effort. L’esprit en recherche de plaisir rejette la douleur.”
Nous étions en 2002, lors d’une convention Iyengar en France. Le thème de la conférence était “La mobilité dans la stabilité”. J’y étais! Je me souviens que Geeta toussait beaucoup. Elle nous avait avoué avoir mangé beaucoup de chocolats 😂.
Ces propos de 2002, résonnent tellement aujourd’hui. L’accélération globale pèse lourd et je vois bien, en tant qu’enseignante, que les systèmes nerveux de 2025 sont bien différents de ceux d’il y a 20 ou 30 ans. C’est pourquoi aujourd’hui, j’ai choisi une posture antidote: Kurmasana, la tortue. C’est aussi ce que j’appelle une “posture-retraite”. Pour le coup, il n’est pas nécessaire d’aller trop loin.
Kurmasana, la tortue 🐢
Je m’aperçois que j’enseigne de plus en plus, non pas pour les postures elles mêmes, mais pour un effet, pour l’impact. C’est ainsi que la séance opère une transformation. Derrière la posture (reine) et/ou la séance, il y a une intention.
Kurmasana correspond à un plongeon intérieur, au retrait des stimuli extérieurs. Kurmasana, est une retraite en soi (vous remarquez que le thème de la retraite est une constante!). Le front collé au sol, on se sent manger la terre (ou le sable 😉). Plus d’égo. Un dos très large, symbole de puissance et de protection.
J’ai introduit Kurmasana dans sa première phase lundi au cours intermédiaire et mardi matin. L’intention des séances était l’assimilation, la digestion. Kurmasana, une flexion avant, est aussi une posture abdominale qui engage les organes abdominaux. Ainsi, elle active agni le feu digestif, irrégulier chez les personnes de type Vata et ralenti chez les personnes de constitution Kapha.
Si vous ne connaissez pas encore votre constitution ayurvédique, c’est le moment:
Voici la première phase de Kurmasana.
Voici la version finale (je ne pense pas que nous l’aborderons aujourd’hui!)
Et entre les deux, la deuxième phase consiste à étirer les bras en arrière, paumes de mains vers le ciel.
La relation entre la tête et le ventre
La digestion, en yoga, ne se réduit pas aux aliments. L’assimilation se veut globale. Elle inclut les émotions et les crispations du mental.
BKS Iyengar explique dans la Bible du Yoga: “Cette posture est sacrée pour un yogi. En décrivant les qualités d’un sthita-prajna (celui dont l’esprit est stable) à Arjuna, le Seigneur Béni dit “Lorsque, comme une tortue rétracte ses membres de tous côtés, il soustrait ses sens de leurs objets, alors sa compréhension est bien établie” (Bhagavad Gita second discours, verset 58).
Geeta, dans son exposé sur la stabilité reprend ce terme de shitaprajna en citant Lord Krishna et la Bhagavad Gita. Elle ajoute: “Celui qui est complètement stable, qui ne vacille pas ou devient perturbé en dépit de perturbations et obstacles tout autour, est apellé un sthitaprajna.”
Pratyahara, le retrait des sens
Kurmasana incarne donc Pratyahara, le 5ème pilier du yoga de Patanjali, le retrait des sens.
Ce qui semble être un concept, devient très concret en Kurmasana (pour autant que l’on puisse s’installer et rester un peu dans la posture 😉). Cette intériorisation, induite par la géométrie de la posture, dissoud les humeurs, et justement vient stopper le geyser de pensées jaillissantes.
Elle devient réellement thérapeutique pour les Vata car c’est aussi une posture d’ancrage avec une stabilisation bienfaisante du mental.
Les Pitta n’auront d’autre choix que de se connecter à eux-mêmes. Ils ne pourront pas regarder ailleurs, ni même se voir pour jauger de la bonne réalisation de leur posture (une belle frustration à traverser! 😅). Dans cette asana, le souffle se déplace et doit se placer, sinon une sensation de “manque d’air” donnera une envie impérieuse de se dégager de la posture. C’est aussi un apprentissage particulier pour les Pitta.
Les Kapha devront bien penser à apporter de la densité à leur posture par une action forte des jambes et un étirement profond des bras (dans les phases 1 et 2).
Curieusement, et c’est rare, on retrouvera en Kurmasana une sensation similaire à celle de Halasana, la charrue, quand tout se calme et se pose, notamment grâce au Jalandhara Bandha, le sceau de la gorge. Cet effet sera encore accentué en Karnapidasana, quand, à partir de Halasana, on descend les genoux vers les épaules en amenant les bras etrelacés à l’arrière des genoux.
En Kurmasana, la zone du cou et de la gorge est astimulée, ce qui est bénéfique pour la thyroîde.
Kurma nadi (le canal de la tortue)
Nous évoquons le plus souvent les 3 courants d’énergie principaux (Ida, Pingala et Sushumna) et au plus général nos 72 000 nadis ou courants d’énergie qui traversent notre corps tout entier.
Nous allons rarement nous promener vers le 3ème chapitre des yoga sutras de Patanjali qui nous entraine vers le plus subtil. je vous y emmène maintenant.
Dans le Yoga Sūtra III. 31, Patanjali écrit: « Par le saṃyama (l’enquête méditative) sur le canal de la tortue (on obtient) la stabilité. »
Vyasa, le rishi légendaire, compilateur et auteur des Védas commente : « Au-dessous du puits (de la gorge), dans la poitrine, il y a un tube en forme de tortue. Le saíyama pratiqué sur ce tube fait gagner une stabilité comparable à celle du serpent ou du varan. »
Kurma nadi se situe dans la cage thoracique composée du sternum et des côtes qui s’attachent postérieurement sur les vertèbres dorsales. Par sa forme elle rappelle la carapace d’une tortue. Son socle est le diaphragme et son sommet la cavité de la gorge Elle protège les poumons et le cœur.
Kūrma naḍi, contient le cœur hṛdaya . C’est le siège des sentiments. Certains, comme la joie et l’enthousiasme favorisent l’expansion de la cage thoracique, alors que d’autres, comme la tristesse et l’ennui entraînent son rétrécissement.
Répartition harmonieuse de l’énergie.
En Kurmasana, on ramène le prana à l’intérieur du corps (c’est d’ailleurs le but de la pratique) en éliminnt les tensions qui s’accumulent (très bon en cette saison pour éviter l’accumulation de Kapha!). Ensuite, on perçoit bien cette diffusion et circulation harmonieuse de l’énergie dans les trois centres énergétiques principaux décrits par Patanjali:
• 1. le centre du nombril (nabhi chakra), en relation avec la colonne lombaire et la fonction digestive,
• 2. la cage thoracique (kurma nadi) qui protège hṛdaya, le cœur, en relation avec la colonne dorsale et la fonction cardio-respiratoire,
• 3. la cavité de la gorge (kanṭha kūpe), en relation avec la colonne cervicale, l’absorption de la nourriture et la communication.
Voici le magnifique dessin de Kurmasana de l’atiste Zoa, dans sa version aquatique, que vous trouverez dans le livre Yoga Enchanté Santé & Ayurvéda. Le retrait des sens est ici induit par la pesanteur ouatée de l’eau: tout est calme et stable.
On se retrouve ce soir pour expérimenter à 18H30 ⬇️
Kurmasana est une posture avancée mais ce qui nous intéresse au premier chef ce sont les préparations pour le bassin et les épaules, sans oublier les ischio-jambiers. N’oublions pas la symbolique de la lenteur, de la stabilité, du sang-froid et de la longévité. Se connecter aux propriétés de Kurmasana, c’est déjà un grand pas!
Je vous invite à réserver vos cours à l’avance pour assurer votre place
Vous pouvez aussi passer par le site internet :
Il est également possible de télécharger l’application Bsport :
Inscrivez-vous également pour le prochain stage à Mouans Sartoux le dimanche 2 mars de 9H30 à 12H30
Je me réjouis de vous retrouver sur le tapis.
Merci pour votre lecture et votre assiduité à me lire. N’hésitez pas à partager mes écritures si elles vous éclairent sur votre chemin yogique. 🙏
Namasté
Isabelle