Bien chère yogini, bien cher yogi,
Voici un petit feedback sur la semaine “révision”. Elle a commencé le dimanche “final review” de la promo 4 UniYoga pour s’achever dimanche dernier avec le stage à Roquefort les Pins. Seules exceptions: le cours étude posturale du jeudi ainsi que la “séance sacrée” ou sacrée séance, comme vous le voulez, détente récupération du samedi matin.
Si vous le voulez bien je vais commencer par moi. Incontestablement, le fait de pratiquer les 4 familles posturales dans une même séance de manière équilibrée avec un nombre quasi équivalent de flexions avant, torsions, extensions arrières simples et postures debout génère….quoi? De la vitalité, de la force, de l’énergie vitale, un sentiment de complétude, la “paix du corps” et un prolongement des effets hors tapis (plus d’organisation, de goût pour des tâches dites rébarbatives et au global plus d’efficacité). J’ajoute que le temps consacré aux inversées était équivalent voire légèrement supérieur au temps réservé à chaque famille posturale. Le stage était découpé en 6 scénettes, comme au théâtre, la première, introductive étant l’assise avec les 3 bandhas (mula bandha, udyana bandha et jalandhara bandha) en antara kumbhaka (rétention poumons vides), suivie des invocations et du sankalpa. Avec un savasana en conclusion naturellement.
Je complète les apports de la pratique révision posturale
Une mini cure anti-âge. En effet lorsqu’on vieillit, on devient plus lent, moins concentré et plus dispersé dans ses actions, avec un manque de coordination et de fluidité. Réjouissant, n’est-ce pas? 😂En réalité les enseignants de yoga se doivent de regarder nos ainés vieillir pour cibler leur enseignement de manière plus aiguisée. Ce type de séance, avec une grande variété de postures enchaînées, tenues moins longtemps, oblige à se concentrer et à se mouvoir avec fluidité. Vous l’avez compris on active les propriétés de l’élément Eau (jala), pour contrecarrer la sécheresse du grand âge. Je sais que certaines personnes n’aiment pas évoquer cette question du vieillissement. En ce qui me concerne je l’ai bien en tête au quotidien dans mon enseignement. Mon but est d’en éradiquer les prémices qui peuvent se manifester finalement assez jeune.
Une pratique de saison. Je me suis interrogée sur le fait de ne jamais avoir procédé ainsi auparavant. Certainement, parce que les “final review” des promos précédentes avaient lieu plus tard dans l’année. Le printemps était derrière nous. Percevez vous comme l’air ambiant est vif, changeant, un brin irritant et piquant? Le vent semble nous pousser à aller de l’avant, à sortir du canapé et de la douce torpeur cocooning de l’hiver (n’est-ce pas les Kapha?). Ce changement peut mettre mal à l’aise car il faut trouver une stabilité dans ce renouveau mutant. J’ai donc trouvé intéressant de caler notre pratique sur le même niveau d’énergie.
La simultanéité multidirectionnelle. J’ai insisté dans mes instructions sur les directions des différentes parties du corps. Il s’agit là aussi d’une marque de fabrique du yoga Iyengar®. Je vous prends un exemple avec Dandasana (la posture du bâton), avec un extrait d’instructions-directions: le devant des cuisses pressées vers le sol, la colonne vertébrale absorbée vers l’avant, le nombril aspiré vers la colonne vertébrale, les pointes des épaules vers le bas et vers l’arrière, les trapèzes loin des oreilles, le regard vers l’avant défocalisé, les yeux vers l’arrière de la tête, le cerveau descendant, le centre du sternum monté, l’arrière de la tête aligné avec le coccyx. Et j’en passe. On arrête le séquentiel (même si certaines actions produisent des réactions en chaîne, mais ça, c’est un autre sujet d’étude) pour entrer dans le domaine de la simultanéité multidirectionnelle. Il y a un effet waouh, tourbillonnant. On est pris de partout, et avec tout cela on a une chance, peut-être de toucher l’état d’équanimité. En tout état de cause, chaque partie du corps se trouve à sa juste place, enfin le cerveau se calme. Bye bye les vrittis 😊.
Un nouveau concept: assis/debout: quand on est debout on doit se sentir assis et quand on est assis on doit se sentir debout. Cela vaut aussi par exemple en Uttanasana: au départ en Tadasana on est bien debout. Cette sensation doit perdurer avec le buste en avant. Nous avons expérimenté cela avec les postures assises de début de séance. C’est l’effet Tadasana qui s’infiltre dans toutes les postures
Chaque posture est un kriya, une action purifiante et nettoyante. C’est ainsi que j’ai abordé la pratique avec bien sûr la respiration et la mobilisation des organes abdominaux. Au passage, l’efficacité provient du fait qu’il n’y a pas d’échauffement à proprement parlé: les postures elles-mêmes tiennent lieu d’échauffement. C’est “straight to the point” comme diraient les anglo-saxons. Cette approche est également une marque de fabrique du yoga Iyengar®.
Bref, le printemps c’est Hot! 😂
Et sur le plan des Dosha?
Les Vata se sont concentrés (par la force des choses). Il y avait bien encore des yeux qui s’évadaient de ci delà, mais globalement ils se sont trouvés canalisés.
Les Pitta ont reçu leur dose d’action avec un peu d’adrénaline sur les bords. Leur défi a été de relâcher la pression. Il y avait de nombreuses postures pour cela, principalement les inversées. Il restait bien encore des résidus de cerveau dur par ci par là. Le “switch” système nerveux sympathique et parasympathique ne se fait pas facilement pour les Pitta.
Les Kapha se sont parfois peut-être sentis un peu bousculés dans leurs habitudes yogiques un peu plan plan.
Si vous avez manqué cette expérience, rien de perdu! Vous pouvez la revivre à votre aise autant de fois que vous le souhaiterez avec le studio en ligne. Selon votre expérience, au choix le cours intermédiaire ou bien le cours bases. Ou bien les deux mon capitaine!
Le studio en ligne c’est votre liberté et cela devrait aussi être la mienne: m’autoriser à ne pas être tout le temps là sans vous faire défaut car vous avez de quoi pratiquer H24. Il vous faut simplement de l’engagement sur la voie du yoga et un brin d’organisation. C’est certainement un des meilleurs cadeaux yogiques que vous pouvez vous faire pour compléter vos cours, compenser mes absences et accompagner vos voyages. Naturellement, si le yoga via un écran vous insupporte c’est un frein majeur. Ceci étant, j’encourage à me suivre à la voix et à ne regarder l’écran qu’en cas d’absolue nécessité. Le but est de renforcer votre autonomie et la connexion à vous-même.
Vous trouverez plus bas tout ce qu’il faut pour vous abonner, sans engagement.
La recette du jour 😋
Et oui, une fois n’est pas coutume, l’envie me prend de partager une recette. Rien d’extravagant, ni d’extraordinaire. Mis à part qu’elle met en scène un légume qui s’invite peu dans nos cuisines: le fenouil. Un peu fort en goût, certains le redoutent.
Pourtant, ses propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires devraient nous attirer davantage. En outre, il facilite la digestion. Même ceux qui n’apprécient pas le fenouil devraient se régaler avec cette crème de fenouil au goût délicat.
Cette recette est parfaitement assortie à l’esprit “nettoyage” de printemps (c’est pour cela que je vous en parle). Elle correspond très exactement à mes critères culinaires:
Simplicité avec peu d’ingrédients
Rapide à réaliser
Bonne pour la santé
Et…délicieuse
Idéalement, cuisez le fenouil au vitaliseur de Marion, à défaut votre cuit vapeur fera l’affaire. Et si vous n’avez pas de cuit vapeur, faites bien comme vous voulez.
Ensuite, vous aurez simplement besoin d’un blender. Je craignais le “bourrage” car il y a très peu de liquide ajouté, simplement 2 cuillères à soupe d’huile d’olive. En fait le rendu est parfait.
Les ingrédients:
4 bulbes de fenouil
Sel de mer, thym
2 c. à soupe d’huile d’olive
Couper les bulbes en tranches, les cuire 10 minutes à la vapeur douce, verser dans le blender, ajouter thym, sel et huile d’olive, mixer en crème. Servir décoré de brins de persil et de graines de fenouil ou cumin. That’s it! 😋
Cette recette est issue du livre Tout à la vapeur douce de Christine Bouguet-Joyeux édité chez François-Xavier de Guibert. Je vous le recommande!
Maricyasana III: on rince, mais surtout, on comprend!
Je remets le couvert pour rester sur le registre culinaire 😉 car suite au cours intermédiaire de lundi et au cours tous niveaux de mardi, il m’est apparu que cette posture était assez mal comprise, ou plutôt mal “digérée” 😉.
Tout d’abord elle nécessite la mise en action de plusieurs préceptes yogiques fondamentaux, en cela elle est très intéressante. Les voici:
L’effet ressort: en position assise, si on n’y prend pas garde, le “tassement” ne se fait pas attendre. C’est exactement le contraire que l’on cherche, car la torsion est toujours précédée d’une extension, sur l’inspiration. Compte tenu de la géométrie de la posture, l’effet ressort en pressant la main arrière au sol ou sur une brique est indispensable pour se redresser et créer de l’espace intervertébral et organique. Il est aussi renforcé par la pression du pied au sol.
Les forces opposées: si cela ne vous saute pas aux yeux d’emblée, il est nécessaire de tirer la jambe de Dandasana en direction du bassin, pendant que l’os de fessier de la jambe pliée résiste vers l’avant. Cette double action, invisible à l’œil nu, conditionne un bassin aligné. Si vous n’agissez pas ainsi, le bassin décalé sera en revanche très visible.
L’axe: dans cette posture il ne s’agit pas forcément d’axe vertical, quoique oui, au début, en première intention, il s’agit de s’étirer sans s’avachir en arrière. La tête ne doit pas jouer le rôle de variable de compensation en se décrochant de l’axe de la colonne vertébrale. Si, dans la posture ci-dessous, vous avez l’impression que le buste part en arrière, c’est en trompe l’œil. La colonne vertébrale est verticale et la tête alignée avec le sternum. Le buste a changé de plan, il a fait volte face.
La position de la main me fait penser à Abhaya Mudra dont vous trouverez le détail dans la rubrique Mudra, du premier carnet de pratique Yoga Enchanté. Cette Mudra aide à réduire l’anxiété. Abhaya signifie en sanskrit « absence de peur, paix, sécurité ». Voilà qui ajoute une dimension à notre posture.
Ce geste est représenté par de nombreuses divinités, en signe de protection et de bienveillance. Il représente les 5 éléments. La main ainsi ouverte et offerte diffuse les qualités des 5 éléments dans l’environnement qui nous entoure.
La paume de main est bien ouverte et clairement positionnée dans l’espace. Stop, ou pause, interprétez comme vous le voulez.
La spirale dans la torsion: la spirale implique que l’on commence par la base et termine vers le haut. Or, la tentation est grande de tourner une épaule et la tête, c’est à dire en commençant par la fin. Dans ce cas c’est le cerveau qui commande et le mental trouve une satisfaction dans l’illusion (Maya) de la torsion.
Le yoga tactile: je vous en parle depuis quelques semaines avec l’idée de se “rentrer dedans” ou de se toucher. Ce qui est exceptionnel dans notre pratique, c’est que l’on ne se touche pas de manière classique uniquement avec les mains, mais par différentes parties du corps qui viennent littéralement s’épouser.
Le temps de la posture, se développe une histoire d’amour entre deux parties du corps qui fusionnent l’une avec l’autre
En Maricyasana 3, observez le contact fusionnel entre le tibia et l’arrière de la cuisse, le talon étant au plus proche du périnée. Si la cheville est raide, il est possible de surélever le talon sur une couverture sur laquelle on est assis. En cas de douleur de genou, on peut avancer le pied et prendre un peu de distance. Ensuite, voyez comment le flanc vient littéralement se coller contre la cuisse. Cela suppose que la torsion prenne sa source très bas, au niveau du bas ventre. Cela exerce une pression, je dirais, thérapeutique sur les organes abdominaux. C’est vraiment ce qui différencie Maricyasana 3 d’autres torsions plus ouvertes, moins tactiles. Celle-ci procure un effet essorage indéniable.
En relisant la bible du yoga, un point m’avait échappé: “l’intérieur du pied gauche doit tucher l’intérieur de la cuisse droite étirée”. Encore du “full contact”! Cela implique de commencer en Dandasana pieds joints.
Le défi: ce précepte est le petit frère de l’effet ressort et on les confond souvent. Le défi consiste à opposer deux parties du corps en contact pour obtenir une action, en général une torsion. On retrouve cela en Utthita Parsva Konasana quand on presse le bras contre la jambe et quand on résiste avec la jambe pour tourner le buste. Dans la première version de Marichyasana 3, on retrouve le défi du coude contre la cuisse qui résiste en retour pour garder le tibia perpendiculaire. Je dirais que l’effet ressort est utilisé en priorité à l’inspiration pour se redresser et le défi à l’expiration pour tourner. Vous voyez ainsi la complémentarité entre les deux.
La déstructuration du mental: dans les torsions, cette déstructuration est induite. D’ailleurs, faute de repères, certains pratiquants ne savent plus distinguer la droite de la gauche. Ils sont perdus dans leur propre corps. Partant du principe que nous sommes tous un peu programmés (à penser, à agir) avec des penchants et des tendances (notre héritage et accumulation karmiques) que nous suivons tout en pensant qu’il s’agit de notre libre-arbitre, la déstructuration du mental se révèle très salutaire. L’idée est de provoquer un reset. C’est pourquoi en yoga Iyengar®, nous surprenons nos élèves, par exemple en changeant le côté pour commencer, en enchaînant toutes les postures du même côté au lieu d’alterner, en utilisant un même support dans toutes les directions (“same same but different” 😊). Bref, il s’agit de casser des schémas qui ne manquent pas de naître du fait de la répétition. L’apprentissage crée finalement un confort qui nous enferme. C’est pourquoi certains élèves peuvent se rebeller (en fait c’est leur mental qui résiste) face à des changements que leur système nerveux ne peut pas assumer ce jour-là.
Et voici la posture complète quand on s’enlace pour attraper la main qui entoure derrière le dos. Cette version est assez impitoyable pour certaines morphologies notamment avec des bras courts (ou les gros ventres😂). Dans ce cas on attrape une ceinture qui vient prolonger le tronçon manquant. Pour se donner toutes les chances d’entourer et attraper, il ne faut pas oublier d’actionner l’épaule du bras qui passe derrière le dos afin qu’elle accompagne le mouvement. En outre, vous m’entendrez préciser qu’il convient “d’effacer le ventre”. Il doit s’absorber pour gagner de la place et faciliter la torsion.
Il est intéressant d’observer que la photo présente la tête tournée vers l’avant, dans le sens opposé à la torsion. Cette position engendre une sensation particulière de plus grand calme, par rapport à la position plus classique lorsque la tête tourne dans le sens de la torsion.
Dans la Bible du Yoga, il y a une phrase qui me fait sourire concernant les bénéfices (nombreux) de cette posture: “cependant les effets seront moindres sur les personnes maigres” . A bon entendeur…La bonne nouvelle, c’est que cette posture aide à éliminer la graisse abdominale. Elle enseigne la voie du milieu: juste ce qu’il faut de ventre pour en ressentir les bienfaits, mais pas trop parce que sinon “ça ne passe pas”, le ventre faisant obstruction.
Honorons Marici
Marici, chef des vents, est le fils du créateur Bhrama et père de Surya, le dieu Soleil. Son nom est aussi traduit par « rayon de lumière ». On lui prête la capacité de se rendre invisible à toutes créatures, célestes comprises. Il confère cette qualité à qui l’invoque. Lorsque je vous parle de “s’effacer”, “se rentrer dedans”: nous y sommes. Notre sage Marici en est la source.
Outre les bienfaits sur la sphère abdominale, par effet ricochet, Maricyasana 3 a une action directe sur la respiration qu’elle débloque et rend plus subtile. Elle purifie le chakra du cœur.
Vous l’observerez sans peine, en étant physiquement compact et intériorisé sur le plan organique, on ne peut plus respirer normalement. Le souffle se fait de plus en plus discret, ténu et intériorisé. C’est cela qui confère au yogi le pouvoir magique de l’invisibilité. Le chakra du cœur une fois purifié, le prana devient plus lumineux. Naturellement, le pratiquant se retrouve doté d’un pouvoir discriminant entre ses tendances égotiques et les qualités universelles.
Retrouvons nous ce soir pour expérimenter à 18H30 ⬇️
N’oublions pas qu’il s’agit de la dernière semaine du mois consacrée en principe aux postures restauratives et au pranayama. J’en tiendrai compte pour préparer notre puissante torsion.
Pour le cours en ligne:
vous recevrez un mail de Fitogram 15 minutes avant la séance: vérifiez vos SPAMS
Mot de passe : holiways06
Si vous avez un empêchement je vous envoie le replay
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Et les autres jours?
J’ai mis à jour le planning jusqu’au 12 juillet.
N’oubliez pas de réserver vos cours d’ici là!
Pensons à l’été!
Il reste deux places pour le stage d’été 1 après-midi du dimanche 14 juillet au jeudi 18 juillet de 17H30. Il est aussi proposé en ligne
Le stage d’été 2 du dimanche 21 juillet au jeudi 25 juillet, complet en présentiel est aussi proposé en ligne
Merci de me lire! A très vite sur le tapis ou par la pensée.
Namasté
Isabelle
PS: Profitez de ce nouveau stage ajouté au programme ce dimanche 28 avril à Mouans Sartoux, de 9H30 à 12H30