Mes chers yoginis et yogis,
Petit mot d’introduction en lien avec l’actualité. Dans ses cours, Abhijata Iyengar s’inquiète de l’état de santé des élèves atteints de la Covid, des convalescents du virus et de toutes les situations individuelles nécessitant des aménagements de la pratique. Depuis cette semaine, elle s’enquiert de ceux qui sont dans la “war zone” ou qui ont des proches dans cette région du monde. Et pour chaque situation, elle propose des aménagements: des mini-séquences adaptées, des choix de supports différents (plus ou moins durs, horizontaux ou verticaux, plus ou moins hauts etc.) et également des instructions pour la respiration. Elle-même a partagé ses symptômes post Covid et nous l’avons d’ailleurs vue, toussant, se mouchant sans réellement avoir l’énergie parfois pour guider les invocations. Je vous partage ce que cela m‘a inspiré:
déjà un grand soulagement d’avoir une enseignante si expérimentée, avec un nom à porter, aussi simple, authentique et empathique (tout en étant ferme avec parfois quelques petits coups de sabot 😉)
l’impression d’être dans le Yoga, au sens noble du terme, avec une approche individualisée tout en étant dans un cours collectif. Finalement c’est là que réside l’art d’enseigner. On se rapproche des techniques ancestrales de transmission orale de guru à élève
le sanskrit se révèle être le trait d’union entre tous les pratiquants, de toutes les nationalités. Il suffit d’énoncer le nom de la posture et tout le monde s’installe. Cela suppose quand même une pratique commune pendant un certain temps pour que les postures courantes et les installations de bases soient maitrisées: le rêve de l‘enseignant quoi (le mien 😁)
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Dans les cours bases nous introduisons la posture complète de Prasarita Padottanasana en ce moment, à mi-année ou mi-parcours de découverte des fondamentaux du yoga. Un peu comme le jet avant décollage qui roule sur la piste, vous apprenez déjà à rouler sur votre sommet de tête avant de vous stabiliser.
Surtout, cette posture de semi-inversion vous initie au shift mental que procurent les inversées avec un “changement d’état”. Cela ne peut se produire que si vous avez trouvé le bon écart de vos jambes de telle sorte qu’elles ne soient pas “en crise” (douleur liée au sur étirement des faces internes des jambes). Dans ce cas cette sensation de reset cérébral ne vous sera pas encore accessible. C’est dans ce type de posture aussi que vous apprenez à RESTER pour obtenir les effets aussi bien sur votre système immunitaire que sur votre système nerveux. C’est en restant qu’on grandit en yoga.
Quelle ne fut pas ma surprise de voir Gabrielle, ma petite fille, adopter spontanément Prasarita Padottanasana en milieu de matinée, quand elle commençait à se sentir fatiguée. Et elle est restée! A l’échelle d’une enfant de 15 mois bien-sûr. Et ensuite elle est repartie, toute rafraîchie!
Si je résume, Prasarita Padottanasana vous “met en piste” pour Sirsasana 2:
Positionnement de la tête
Carré des bras qui forment un angle droit
Effet inversion sur l’état mental en apprenant à rester dans la posture
J’ai découvert une façon de s’installer avec le bolster dans le dos: une pure merveille sur le plan de la détente globale (modulo les jambes en paix), un effet somnifère! Je vous ferai goûter à cela! Vous découvrirez à votre plus grande surprise qu’en glissant contre le boslter dans votre dos vous irez plus bas et aurez besoin de moins de support sous la tête.
A la découverte de son sommet de tête
Croyez-moi, trouver son sommet de tête mérite que l’on s’y attarde. Même des pratiquants qui montent en Sirsasana auront le bénéfice de clarifier cette zone. D’autant plus, que, disons-le, il existe des injustices: les sommets de tête plutôt larges et plats seront avantagés par rapport aux sommets de tête pointus. Notre ossature varie d’une personne à l’autre et notre crâne n’échappe pas à cette règle. Sans compter les sensibilités autour du cuir chevelu. Certains “crânes durs” n’hésitent pas se mettre sur la tête sur un simple tapis sans le moindre inconfort. Pour d’autres, il faut de l’épaisseur. Quand on pose simplement la tête sans intention de monter, un simple tapis suffit. Quand on se prépare à monter, un tapis plié en 4 est la norme. Une couverture est aussi possible.
Si je reprend votre “histoire de tête” depuis le début de l’année (je m’adresse plus particulièrement à ceux et celles parmi vous qui suivent le cours bases, débutants ou non), nous avons commencé cette approche dans la préparation de Vajrasana: avant de vous assoir sur vos talons vous avez appris à poser le sommet de tête et à former un angle droit avec vos bras: une parfaite préparation pour Sirsasana 2. Sauf que, l’année avançant et le cours se densifiant, notamment avec Salamba Sarvangasana (la posture sur les épaules), le cycle de Vajrasana (bras levés en Parvatasana et Adho Mukha Vajrasana vers l’avant front au sol), sont un peu passés aux oubliettes.
Ce sera donc pour nous l’occasion aujourd’hui de vous aider à reprendre contact avec votre sommet de tête.
Comment savoir si on est bien placé?
Il existe deux tendances: être trop vers l’arrière du crâne ou trop vers le front.
Comment savoir?
Visuellement, les oreilles qui sont bien verticales en Tadasana (vous êtes d’accord là-dessus?) doivent aussi être verticales mais à l’envers, lorsque vous avez posé la tête. C’est le repère de l’enseignant pour vous ajuster.
Et pour vous quels seront les repères?
=>Rouler d’avant en arrière est une bonne technique pour ensuite vous stabiliser au centre
=>Votre regard est un bon indicateur: s’il est très bas au sol, il est probable que vous soyez trop sur l’arrière de la tête. S’il est perché au plafond, vous êtes certainement trop vers le front
=>Si vous sentez votre gorge compressée, vous êtes alors certainement trop vers l’arrière du crâne.
Et se mettre au carré?
En Sirsasana 2, la grosse différence par rapport à Sirsasana 1, c’est que êtes placé en trépied: la tête et les deux mains forment un triangle.
Ce n’est pas si simple non plus! En Vajrasana c’est toute une affaire pour que les mains soient de la largeur des épaules, les poignets sous les épaules et les coudes dans le prolongement des épaules.
Il faut dire qu’il y a peu de postures qui présentent cette particularité, sauf en mode “passage” ou de manière détournée:
Par exemple en Urdhva Dhanurasana (le pont) quand vous êtes sur le dos avant de monter, vous placez les mains en arrière au sol. Il faut apprendre à rapprocher les coudes pour pouvoir monter. Pour limiter la difficulté, on recommande au début d’écarter les mains jusqu’au bord du tapis. Pour le fun, sans monter en Urdhva Dhanarasana, vous expérimenterez ce carré “à l’envers”
Pinca Mahurasana aussi (l’équilibre sur les avant-bras) introduit la notion de carré mais cette fois-ci avec les avant-bras au sol, la difficulté étant de garder les épaules en arrière et le haut des bras perpendiculaire
Les bras de Garudasana (l’aigle) sont intéressants car on a tendance à baisser les coudes et à ramener les mains vers le front. On cherche à garder un carré avec les bras à angle droit même si le haut des bras et les poignets sont croisés
Enfin, je trouve intéressant en Salamba Sarvangasana d’éloigner les mains du dos, de presser les coudes et de former un angle droit avec les bras ce qui vous oblige à compter sur les muscles spinaux et abdominaux pour tenir verticalement. C’est un petit avant-goût de ce que peut représenter Niralamba Sarvangasana, la posture sur les épaules sans support
Le carré est le symbole de l’élément TERRE: un bon moyen de renforcer votre stabilité, votre ancrage et de travailler l’alignement dans l’espace.
Salamba Sirsasana 2
Une préparation à Sirsasana 1: pourquoi pas?
En introduction je dirais que Sirsasana 2 est une bonne option pour apprivoiser la posture sur la tête pour les personnes qui redoutent Sirsasana 1, notamment pour leurs cervicales. Dans Sirsasana 2, sur ce point, la nuque est dégagée et cet effet de compression redouté disparaît.
C’est un peu un chemin “à l’envers”: Sirsasana 2 est supposé plus difficile car l’emprise au sol est moindre (les mains versus les avants bras). C’est aussi une posture plus avancée car c’est la porte d’embarquement vers des postures d’équilibre telles que Bakasana, la grue. Mais justement, en pratiquant Bakasana, indépendamment ou en amont, on renforce ses épaules et surtout, on combat la peur, l’ennemi numéro 1 de Sirsasana.
Une posture de transition
Sirsasana 2, telle que je la comprend, n’est pas vraiment une posture dans laquelle on reste comme dans Sirsasana 1.
Ce serait donc plutôt un passage
=>On peut entrer dans Sirsasana 2 à partir de Prasarita Padottanasana: la base est prête, pourquoi s’arrêter là?
=>Pour se sentir en équilibre sans monter, on peut placer les genoux sur le haut des bras comme pour ensuite monter en Bakasana. Mais en réalité, le circuit classique c’est: Sirsasana 2 puis Bakasana puis on repose la tête au sol pour remonter en Sirsasana 2. Pour les pratiquants expérimentés. Je ne fais que vous raconter la petite histoire de Sirsasana 2.
=>Sirsasana 2 peut aussi être le passage vers Urdhva Dhanurasana: une fois en Sirsasana 2 on plie les jambes en arrière et hop (et pas splash😁)on descend poser les pieds au sol, on tend les bras et vous voilà en Urdhva Dhanurasana. En général on fait cela de manière enchaînée, plusieurs fois de suite. Le but c’est de ne pas réfléchir (la seule chose qui fonctionne pour moi, sinon bonjour Madame La Peur!). Non non on ne fera pas cela!
Tout cela pour vous dire que Sirsasana 2 doit être abordé de manière un peu fun et enfantine.
Et si on jouait un peu autour de cette posture?
Dans la joie de vous retrouver sur le tapis
Namasté
Isabelle
PS1: Super important! Je pars en vacances mercredi prochain jusqu’au 21 mars, alors je vous attends en cours d’ici mardi. N’hésitez pas à vous inscrire en ligne et à faire le plein de replays si vous n’êtes pas disponible
Si vous n’êtes pas abonné-e à l’application encore, c’est le moment!
PS2: Et vos vacances? Ne manquez pas une occasion de vous faire du bien, au corps et à l’âme, en présentiel ou en ligne
PS3: Réservez votre stage à Mouans Sartoux dimanche 27 mars de 9H30 à 12H30. Notez les prochains dans vos agendas: 10 avril/15 mai/12 juin