Trois façons de pratiquer, laquelle choisir?
Dhanurasana: votre posture de l'arc, ventre à terre 😉
Bien chère yogini et cher yogi,
Bon printemps! Non, non il n’y a pas erreur. Le printemps débute bien aujourd’hui, jeudi 20 mars, jour d’équinoxe, avec une durée égale du jour et de la nuit. Saluons cet état de Sama, cette égalité qui marque le passage officiel de l’hiver vers le printemps.
C’est le moment de travailler sur Agni, notre feu digestif, autour de Manipura Chakra, le chakra du plexus solaire, pour un tube digestif actif et sain.
Jour de printemps. Jour de transition. Je me suis fait une promesse. Faire plus court! C’est absolument nécessaire pour moi car cette longue newsletter hebdomadaire me prend beaucoup de temps, vous vous en doutez. Je m’abandonne dans ce dialogue avec vous. J’y prends du plaisir, mais cela rend mon temps dit “libre” moins libre. D’autant plus qu’à compter du 1er avril je serai officiellement “retraitée” (même si mon dossier, lui, n’est pas encore définitivement bouclé). Naturellement le yoga continue, c’est la passion d’une vie et je suis toujours animée par cette même foi de l’apprentissage et de la transmission (l’un ne va pas sans l’autre). Mais il me faut dégager de l’espace. Vous observerez que j’ai beaucoup évoqué l’espace, Akasha, ces derniers temps. Vous me comprenez?
Je commence avec les apprentissages de la semaine (depuis vendredi dernier suite à ma dernière newsletter).
La semaine dernière, j’ai un peu dévié de ma trajectoire entre le cours bases de mardi et celui de vendredi. Les mêmes postures naturellement, mais abordées différemment.
Ma préoccupation: que les “débutants” ne s’épuisent pas.
Il y a en effet une grande différence entre le pratiquant débutant et le pratiquant plus expérimenté. Le débutant peut s’épuiser assez vite, transpirer, s’essouffler, cramper à répétition, s’étourdir et j’en passe. Bien sûr, la condition physique de départ peut jouer, mais pas seulement. En yoga Iyengar®, le cours bases met à l’honneur les postures debout. Le but est d’acquérir de la force, de la résistance et de l’endurance, en sus bien sûr, de la maîtrise des alignements essentiels. Le débutant découvre des zones inexplorées de son corps. Il doit se concentrer, car il ne suffit ni d’être souple, ni d’être musclé. Les attendus sont …..inattendus.
Comment éviter l’épuisement?
Certaines personnes arrivent ventre à terre au cours, après une journée de travail fatigante (je vous parle du cours du soir). Lors du “tour de tapis” (comment vous sentez-vous, quelque chose à signaler?), certains reconnaissent leur état de fatigue avec éventuellement des douleurs diverses et variées. Bonne nouvelle! Ils repartent en meilleur état qu’ils ne sont arrivés.
Les inconforts pendant le cours s’expliquent en partie par le fait que le yoga ne se vit que sur le tapis et pendant le cours. Avec l’expérience, “l’état yogique” se prolonge dans la vie de tous les jours qui devient alors moins stressante (car on a une meilleure résistance au stress environnant, notre fonctionnement est aussi différent ce qui impacte notre environnement). L’extérieur (la vie de tous les jours), et l’intérieur (le cours), ne représentent plus des univers diamétralement opposés (l’agitation versus la bulle yogique). Deuxième bonne nouvelle: cela vient avec l’expérience. La pratique s’infiltre dans votre vie quotidienne.
Alors, en attendant, que faire?
La puissance de l’imaginaire
Vendredi, j’ai eu recours au concept de l’aimant. Et on l’aime! 😊Parce qu’il fait appel à l’imaginaire. Je vous donne un exemple: en Virabhadrasana 1 (le guerrier N°1), imaginez que vos bras sont aimantés vers le ciel. Vous vous retrouvez dans un champ magnétique imaginaire qui se substitue à la force musculaire et à la volonté de lever les bras. Et ça fonctionne très bien!
Pour les débutants, le champ magnétique de l’imaginaire remplace le champ pranique des yogis.
Avec pour effet moins d’efforts physiques.
Souvenez-vous (dans une lointaine newsletter je vous en ai parlé) que Birjoo Mehta s’était mis au défi de nous faire pratiquer Virabhadrasana 1 sans douleur (le thème de la Convention était la douleur). Nous avions beaucoup répété la posture. Alors que nous avions pas mal puisé dans notre réservoir d’énergie, il nous dit: “Imaginez que vous êtes un petit enfant et que vous tendez les bras vers votre mère”. Croyez-le ou non, nos bras se sont levés comme par magie. La posture est devenue légère! Le pouvoir de l’imaginaire nous a donné des ailes!
Dernier Virabhadrasana 1: une fois dans la posture, après plusieurs secondes (qui paraissaient bien longues), Birjoo lance d’une voix puissante: “Surrender to God”. En ce qui me concerne, cette phrase m’a fait pleurer. A ce moment j’ai tout lâché, mentalement j’entends, pour m’en remettre à une puissance supérieure. Il n’y avait plus de posture, elle était auto-portée. C’est un souvenir incroyable.
Le lâcher-prise, la confiance
Il y a un autre registre sur lequel le débutant ou pseudo (on pourrait discourir longtemps sur la défintion du débutant en yoga Iyengar®) peut jouer, d’autant plus s’il a beaucoup de Pitta 🔥en lui: c’est la confiance, le lâcher prise, Vairagya. Comme me dit une Isabelle qui vient en cours bases “je pense toujours que je ne pourrai pas y arriver, que mon corps ne suivra pas, et puis je t’écoute, je m’abandonne aux instructions, et ça passe”
Les micro pauses
Et puis naturellement, si je me place du côté des enseignants, il s’agit de bien respecter des temps de récupération comme en Tadasana (la montagne), ou bien avant d’enchaîner sur le deuxième côté. Là aussi le débutant résiste souvent, car son retour s’accompagne d’un réflexe d’agitation (la fameuse tendance à se secouer). Le but est de rerouver un rythme cardiaque normal, de revenir proche de l’état neutre.
Dhanurasana, la posture de l’arc
J’ai choisi cette posture pour plusieurs raisons.
Une posture de saison!
En priorité, puisque nous sommes sur le ventre (observez ce beau plateau abdominal), elle stimule nos organes internes. Elle est parfaite pour faciliter la digestion, lutter contre la constipation. A ce titre, elle constitue un excellent atout pour la régulation du poids. Elle aide de manière générale pour tous les troubles de la sphère abdominale (menstruels, incontinence, sexuels, fertilité etc.). Attention, vous comprenez bien qu’en cas de diarrhée, cette posture est contre-indiquée, on ne va pas aller vers plus d’activation!
Dhanurasana stimule les glandes endocrines qu’elle régénère. Par conséquent elle est très bénéfique pour tous les désordres endocriniens (thyroïde, diabète). Toutefois comme c’est une posture stimulante on n’insistera pas trop en cas d’hyperthyroïdie. Dans ce cas on recherchera une certaine neutralité au niveau de la gorge.
L’expansion de la poitrine renforce les poumons et les capacités respiratoires, ce qui en fait un très bon soin pour l’asthme et les problèmes respiratoires en général.
N’oublions pas la stimulation des glandes surrénales et l’activation du système nerveux sympathique. Attention les Pitta, ou si vous avez des problèmes occulaires, pensez bien à désactiver vos yeux, pacifiez le front et dessérez les dents!
Tous ces merveilleux bienfaits ne sont-ils pas stimulants? Ce sont de sérieux points d’appui pour nous motiver dans notre pratique, et surtout orienter notre conscience vers différentes zones du corps.
Imaginez une posture comme une assiette pleine. Vous êtes un enfant et le contenu de l’assiette ne vous inspire pas. Vous boudez. Comme ça vous arrive de bouder intérieurement une posture n’est-ce pas? 😉Vous connaissez le petit jeu “une cuillère, pour maman, une cuillère pour papa, une cuillère pour doudou….😅
On peut répéter la posture X fois: une fois pour la sphère abdominale, une fois pour l’ouverture du coeur et l’expansion de la poitrine, une fois pour notre thyroïde etc. Ou bien rester sur un endroit principal que l’on aura choisi. Et on répète.
Trois façons de pratiquer
Il existe d’autres façons de pratiquer, avec différents paramètres, mais voici le “Utthita Trikonasana postural” du jour.
Selon les règles de l’alignement
On applique des consignes d’alignement, surtout pour la partie sécuritaire dans l’exécution de la posture. Par exemple, en Dhanurasana, il faut s’imaginer être entre deux rails et surtout ne pas laisser les genoux s’écarter au delà de la largeur des hanches. Cela viendrait créer un rétrécissement du bas du dos, à éviter absolument.
La consigne des épaules enroulées vers l’arrière prend tout son sens car les bras étirés en arrière commencent aux épaules. Consigne insdispensable pour attraper ses pieds (surtout si vos bras sont courts). Il s’agit d’une posture d’ouverture de poitrine, les épaules enroulées vers l’avant équivalent à un “non, je ne monte pas”.
Pubis large ancré dans le sol, os des fessiers pressés vers le bas, sont également indispensables pour la sécurité du bas du dos qui doit être “tranquille” .
Pour les bienfaits physiologiques et energétiques
On se connecte à son corps en prenant conscience des zones activées par la posture. En Dhanurasana, le brassage de l’abdomen au sol amène la conscience dans cette zone. C’est le moment de ressentir le pétrissage, comme un auto-massage. On ne peut pas ignorer que ça fait du bien. Il faut le ressentir.
Si votre zone de fragilité, physique ou émotionnelle, se situe dans le haut du corps, la concentration sur l’ouverture de poitrine, la largeur du sternum, vient décupler les effets de la posture et vous incite à amplifier le mouvement.
Avec la symbolique
Une posture peut nous transporter dans un monde imaginaire qui devient alors réél. D’autres forces entrent en jeu, comme évoqué plus haut.
Par exemple, en Dhanurasana, on vient connecter notre ventre aux entrailles de la terre. C’est très fort. En même temps, les cuisses, les pieds s’élèvent vers les étoiles. La forme d’arc, de demi-cercle, nous enveloppe dans une demi-bulle dont nous n’avons plus qu’à épouser les pourtours de la manière la plus ronde et la plus gracieuse qui soit. La connexion “ciel-terre” est souvent convenue dans les postures debout (Tadasana, Vrksasana - l’arbre, Utthita Trikonasaa -le triangle).
En Dhanurasana, la connexion terre-ciel est beaucoup plus puissante car cette posture nous fait jouer avec la gravité: nous ne voulons pas choisir entre attraction terrestre et attraction céleste. On veut les deux!
Vous pouvez adapter votre visualisation selon vos goûts. Par exemple, si votre élément de prédilection est l’Eau, la terre se transforme en sable au bord de l’océan ou d’un lac. Si, par référence au printemps, vous avez soif de verdure, la terre pourra être le sol riche et humide d’un sous-bois. Vous pouvez aussi ajouter une dimension olfactive ou sonore. Dans votre univers imaginaire, tout est permis!
Enfin, certaines postures sont riches d’une symbolique issue de la mythologie indienne. Ce sont souvent des histoires longues (il faut suivre!). Dhanurasana n’y échappe pas. Mais comme j’ai promis de ne pas trop m’étaler, ce sera pour une prochaine fois! 😅
Attention, ce monde imaginaire ne doit pas occulter les principes d’alignement 😉qui restent prioritaires.
Je n’ai pas mentionné la respiration, omniprésente. En Dhanurasana, la poitrine étant ouverte et dégagée, par réflexe vous tenterez de respirer par le haut de la poitrine. Et si vous essayiez de respirer par le ventre, au rythme de la Terre?
Enfin, si vous vous connectez à l’essence de la posture (c’est quand même la base) vous pouvez renforcer votre immersion posturale par un Sankalpa, une intention formulée de manière positive, courte, réaliste, formulée au présent: “Je….”.
Tout ceci est la démonstration qu’il existe un nombre infini de façons de pratiquer, ce n’est jamais pareil car nous sommes en transformation permanente. C’est aussi la démonstration que le yoga relève d’une pratique individuelle, intime.
On se retrouve ce soir pour expérimenter à 18H30 😊 ⬇️
J’ai abordé cette semaine la posture de Dhanurasana sous l’angle de la protection du dos. J’ai eu recours à Meru Danda Mudra en 3 versions, pour couvrir les 3 zones principales du dos. En introduction, c’est un bon moyen pour assouplir la colonne vertébrale. Assez bluffant je dois dire. Dhanurasana, “ventre à terre” 😅 a dans sa famille posturale plusieurs postures soeurs “ventre à l’air” 😅. J’ai aussi beaucoup joué avec les versions “ardha” (demi) avec des diagnonales, histoire de destructurer un peu le cerveau. Hum! ça promet d’être intéressant!
Je vous invite à réserver vos cours à l’avance pour assurer votre place
Vous pouvez aussi passer par le site internet :
Il est également possible de télécharger l’application Bsport :
Le prochain stage à Mouans Sartoux aura lieu le 22 juin.
J’en programmerai certainement un à Roquefort les Pins, entre-temps.
On se retrouve à Saint-Jeannet?
Si vous êtes “local-e”, La Casa des Madeleines organise un weekend portes ouvertes samedi et dimanche, les 22 et 23 mars 2025, de 11h à 17h.
Je vous laisse découvrir en cliquant sur le bouton
Si vous ne connaissez pas l’endroit, c’est une bonne occasion. D’autant plus si vous êtes incrit-e pour la retraite du 11 au 14 juillet, pour vous familiariser avec les lieux. Et encore plus plus, si n’êtes pas encore inscrit-e.
Si vous habitez (ou louez) à proximité, vous avez l’option de vous inscrire en immersion journée. C’est aussi une super formule. Il existe de nombreux espaces détente pour vous reposer entre la pratique du matin et celle de fin d’après midi. Et les repas promettent d’être délicieux!
Parcourez le programme de la retraite d’été du 11 juillet au 15 juillet , tout est dedans!
Je vous rappelle les 3 étapes toutes simples pour vous inscrire:
Remplissez le formulaire de pré-inscription, c’est l’étape 1
Dès réception ou quasi, Thom, le gestionnaire de la Casa des Madeleines prendra contact avec vous et vous enverra le lien de paiement des arrhes pour régulariser votre inscription, en fonction de votre option. Ce formulaire fait le lien avec la Casa des Madeleines et il comporte aussi deux questions.
Juste après le formulaire de pré-inscription, réservez votre place sur mon site. Les arrhes correspondent à la partie enseignement, c’est l’étape 2
Réglez le montant des arrhes à la Casa des Madeleines une fois que vous aurez reçu le lien. C’est l’étape 3
Voilà! Après ces 3 étapes votre inscription sera complète.
Si vous avez des doutes ou des questions, ne restez pas avec. Contactez-moi ou contactez Thom de la Casa des Madeleines, selon la question.
Vous êtes plusieurs à m’avoir dit “je viens!”, alors inscrivez-vous avec l’élan printanier!
Ai-je vraiment fait plus court? Pas sûr! Et pourtant je me suis “frustrée”, j’ai retenu quelques informations.
Un grand merci pour votre lecture fidèle. N’hésitez pas à partager mes écritures si elles vous éclairent sur votre chemin yogique. 🙏
Namasté
Isabelle