Mes chers yoginis et yogis,
Il y a plusieurs raisons qui m’amènent à aborder ce sujet. Tout d’abord dans notre contexte très particulier, j’entrevois chez beaucoup de personnes une lassitude persistante, un état de fatigue, de l’apathie avec un sentiment de “goût à rien” ou au contraire beaucoup d’irritabilité, des troubles du sommeil également.
Cela me ramène des années en arrière, en 2002, lorsque j’étais aux Etats Unis, à Boston et que je suivais les cours de Patricia Walden. Si vous ne connaissez pas Patricia, disons que c’est l’équivalent américain de “notre” Faeq Biria ou de “notre” Christian Pisano. Des “figures” comme on dit dans le yoga Iyengar®, qui ont été proches du Maître.
Patricia, 56 ans à l’époque, était très “cash” comme on dit et n’hésitait pas à livrer son histoire personnelle. J’avais suivi un de ses stages sur le thème de la dépression. C’est ainsi que j’ai appris qu’elle avait souffert d’une dépression chronique dans ses jeunes années, disons sur la période 20-35 ans.
Je vous en parle parce que Patricia était une fanatique des flexions arrière. Elle nous en faisait “manger” à toutes les sauces. Cette semaine est consacrée aux flexions arrière. Cela m’a ramenée vers Patricia, en plus du contexte et de ce que j’entends et perçois. Et voilà! Et la voilà! 😁
Alors qu’elle avait mis en place tout un protocole pour combattre sa dépression, avec le sentiment qu’il devait y avoir quelque chose “d’autre” à faire, Patricia a rencontré B.K.S Iyengar en 1977. Voyez, le premier jour, lors de son premier cours avec lui, Guruji a dit: “si vous laissez vos aisselles ouvertes, vous ne serez jamais déprimé”. Cette phrase lui est montée directement au cerveau et a touché son cœur comme une flèche parce que, justement, Patricia a réalisé alors combien sa posture physique (et sa poitrine tombante) pouvait affecter son état mental. Je pense aussi que vous m’entendez, à chaque cours, vous demander de dégager les aisselles, lever la poitrine et redresser le regard.
Nous pourrions, si cela vous intéresse, nous retrouver autour d’un stage sur ce thème car il y a beaucoup à en dire et beaucoup à expérimenter. Je peux déjà vous annoncer qu’il y aura, sur la future plateforme avec des séances à votre disposition, une séance “dépression”.
Les outils yogiques de Patricia
Svadhyaya: Patricia suggère d’élargir son champ exploratoire grâce à Svadhyaya” ou l’étude de soi dans tous les compartiments de sa vie (travail, relations, gestion du temps etc.). L’idée étant de faire émerger ce qui mérite d’être adapté ou changé. Selon elle, l’humeur dépressive peut être une réaction salutaire et positive à quelque chose qui doit être changé dans sa vie.
Sraddha: Patricia recommande à ceux qui se sont engagés sur la voie du yoga pour lutter contre leur dépression, de pratiquer avec foi, patience et engagement. On retrouve aussi cette notion de dévotion dans le terme Satkara. Elle explique que parfois le “mieux mental” suite à sa pratique durait une heure, parfois un jour. C’est cette “mémoire” de ce “mieux” qui la poussait vers son tapis et à pratiquer à nouveau.
Petit QUIZZ pour vous: quels sont les deux yoga sutras de Patanjali qui se réfèrent le mieux à ces deux notions? La première personne qui trouve aura sa séance d’aujourd’hui offerte, en live ou en replay!
Les deux formes majeures de dépression selon Patricia Walden
Patricia a utilisé des concepts du yoga et de l’Ayurveda pour catégoriser la dépression selon les deux natures ou qualités (les gunas): tamasique ou rajasique.
Dépression “rajasique”: il s’agit d’une dépression “agitée” avec des symptômes d’anxiété, d’hyperactivité, d’impulsivité, de colère. La respiration est rapide, irrégulière avec une difficulté à expirer. Physiquement, il y a beaucoup de tension musculaire et une forme de dureté, autour et dans les yeux.
Dépression tamasique: elle se manifeste par de l’inertie, de l’apathie, de la mélancolie, un sentiment de désespoir (traduit de l’anglais: hopelessness). La respiration est creuse avec une difficulté à inspirer. Sur le plan physique, cela se manifeste par des épaules tombantes, une poitrine écroulée, des yeux attirés par le sol, un visage inexpressif et des tensions dans l’abdomen. Patricia utilise le terme de “ballon dégonflé”. Pour elle une profonde inspiration pour regonfler ce ballon fait partie du remède yogique. Elle témoigne une sensation de “retour à la vie”, dans la poitrine d’abord et ensuite dans le corps tout entier lorsque le souffle circule de nouveau.
Naturellement la pratique sera différente dans les deux cas. Sachant qu’une personne dépressive pourra alterner les symptômes selon les jours, passant du rajasique au tamasique et inversement.
Quelques axes pour la pratique:
En cas de dépression tamasique il sera bon de commencer par une pratique dynamique et de privilégier les techniques pranayamiques avec un focus sur l’inspiration
En cas de dépression rajasique, le focus pranayamique portera sur l’expiration et la pratique portera sur des postures qui calment le système nerveux sympathique. Encore faut-il que l’état d’anxiété le permette.
Dans les faits, chaque séance est une adaptation en fonction de l’état du jour.
Haut les cœurs! Notre posture mystère est une flexion arrière. Nous lèverons haut les poitrines et laisserons le souffle circuler. Sans oublier, non plus, de poser le mental pour calmer toute forme d’agitation. C’est le fameux dosage ou curseur entre l’énergie dépensée et l’énergie récupérée.
RV à 18H 30. Pour recevoir le lien ZOOM (15 minutes avant la séance) ⬇️
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